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La perception du Football
Kamirai
Chapitre 1 : Faute !


Je ne savais plus quoi penser lorsque je voyais de tels propos à mon égard. J'étais tout sauf comme les dires sur ce bout de journal du dimanche. J'avais marqué mon époque lors de mes années au lycée. J'étais connu pour rivaliser avec les plus grands par la suite. On me disait quelqu'un à gros potentiel et pour quelqu'un qui savait manier son sujet. Et voici qu'aujourd'hui, on me juge faiseur de problème au sein du groupe de la faculté de sport. La défaite n'était point de ma faute pourtant. Si j'avais reçu la passe au bon moment avec la force nécessaire, l'adversaire ne l'aurait point intercepté. C'était vraiment incompréhensible. Et pourtant les étudiants ainsi que mes camarades trouvent que je n'ai pas attaqué la balle. Que je n'ai pas fait l'effort défensif alors que j'étais en pleine course. Faire demi tour était possible mais j'aurai pris trop de temps. Et pourtant c'est quand même ma faute. Ce n'est pas la fin du monde. 


C'était notre premier match que l'on perdait. Nous sommes toujours premiers avec trois points d'avance sur le dauphin. Incompréhensible, vraiment. J'avais beau me trifouiller la tête pour comprendre et rien. Tout le monde sait que le monde du football et surtout à l'université était horrible pour les faibles. Je ne faisais pas parti des plus faibles, au contraire. Ce qui m'énervait était la faute flagrante de mon coéquipier qui n'avait pas mis le bon timing et la force pour me faire une passe passable. Lui non plus n'était pas un piètre joueur. Il savait ce qu'il faisait. Certes on était en fin de rencontre mais on était du genre à tenir tête jusqu'au à la quatre-vingt dixième. Je relisais encore et encore la publication qui parlait de ma médiocre performance. Je n'étais pas le meilleur sur le terrain face à l'équipe d'Evreux mais je faisais un match correct. Il fallait un coupable, j'étais celui-ci. Après avoir jeté ce papier de malheur, je voulais sortir taper dans le ballon. Je n'allais pas pleurer sur mon sort toute la journée. Le lundi, j'avais cours que le matin. A quatorze heures, me voici déjà sur le terrain universitaire. C'était un terrain ouvert à tous. Beaucoup de jeunes venaient avec leurs amis et jouaient soit entre eux ou contre d'autres gens qui partageaient la même passion. Je venais souvent tout seul. 

Mes amis étaient en cours, mais dans d'autres facultés ou écoles. D'autres travaillaient déjà. A vingt-et-un ans, on en a déjà vécu des choses. On sait déjà quelle orientation choisir. Je tapai dans le ballon, de sorte à ce qu'il ne touche pas le sol. Et je jonglais, sur le côté du terrain, n'empêchant pas les utilisateurs de jouer. Cela me suffisait puis, on m'invita à jouer. Je m'étais introduit dans une équipe comportant trois filles et trois garçons. Avec moi ça faisait sept joueurs. Sept contre sept, je m'amusais à rester en défense. Récupérer le ballon m'était assez facile contre les personnes qui avaient devant moi. Des mecs qui voulaient juste passer du bon temps mais pas des professionnels du ballon rond. Lorsque je leur chopais le cuir, j'offrais une passe précieuse à mes attaquantes. Deux filles qui filaient comme des flèches. 


La première avec une queue de cheval, brune, contrôla ma passe dans les airs. La seconde, petite et blonde aux cheveux courts, se positionna dans la surface de réparation. La première fille observa rapidement et en une seconde touche de balle, balança la sphère jusqu'à sa coéquipière. La blonde punit le gardien adverse d'une frappe en lucarne. Au bout de trente minutes de jeu, le score est de 5 à 0. Un score qui piquait mais j'aurai pu accentuer en faisant tout le terrain. Je n'étais même pas fatigué. C'était amusant et j'ai fait des rencontres, comme toujours à vrai dire. Mais je n'étais pas encore satisfait de mon après-midi. Dix-sept heures passées, je retournai à faire mes jongles quotidiennes. J'étais déjà à plus de trois cents. Personne ne pouvait me perturber. Ce que j'eus cru lorsqu'Elias vint me déstabiliser en mettant son visage à côté du mien. Très près. 


Je perdis le contrôle du ballon qui toucha le sol. J'étais en quête de battre mon record mais un ami qui aimait bien m'embêter mit fin à la série de jongle. Je fronçai les sourcils pour montrer mon mécontentement jusqu'à ce qu'il me sourit et rit. Je me mis à faire de même. Je repris le ballon et lui et moi s'amusions a se faire des passes sans que le ballon touche le sol. Le jeu s'appelait la brésilienne. On avait tout le temps de sortir des inepties et parler de tout et de rien.


« - Tu ne penses pas que c'est ta faute quand même, Lança Elias?



- Bien sûr que non, je sais que je n'y suis pour rien. On m'a fait une mauvaise passe. C'est Stan. Ce n'est pas la première fois qu'il loupait sa passe dans le match pourtant; répondis-je.



- Ne te prends pas la tête, si toi tu sais que ce n'est pas de ta faute (et moi aussi je sais) c'est le principal.



- Tu as raison. Et puis dimanche prochain je serai encore meilleur.



- Personne ne perçoit le football comme nous, nous le percevons... »


Fin de journée. J'étais rentré chez moi, après notre partie de foot avec Elias. Je me trouvais dans ma chambre à relire sans cesse l'article sur notre équipe. Au final, je ne m'en remettais pas du tout. Ça ne passait pas. Pourquoi les gens n'arrivait pas à comprendre ma position ? A voir ce que j'ai vu sur le terrain ? C'était pourtant si simple.
En pleine réflexion, le temps a le temps de passer. C'était l'heure de manger. Je ne m'attardais point sur le repas. Mes deux frères se disputaient a table. Mon père faisait le sourd et ma mère en rajoutait en criant. Je partis le premier de la table. Le second fut mon petit frère - juste derrière moi en âge. Il me rejoint dans ma chambre.


« - Alors ? On est bidons ?



- commences pas à me tailler, te la racontes pas. Vas jouer ailleurs.



- Arrête de faire le grand frère pour rien, juste t'as mal jouer et c'est pas grave, ça arrive à tout le monde, finit-il en sortant de la pièce. »


Il ricanait en partant dans sa chambre mais il n'avait pas tort. Ça pouvait arriver de faire un mauvais match. Même si j'avais fait un bon match, j'aurai pu faire mieux. J'avais compris ça derrière ses paroles. Malgré le fait qu'il soit mon petit frère, Henri était bien meilleur que moi sur le terrain. Il n'y avait pas combat entre nous deux. Je passais ma soirée sur mon téléphone à regarder des vidéos de dribbles ou de buts de grands joueurs. J'avais entraînement avec la faculté dans l'après-midi vers quatorze heures. Ça piquait un peu. J'avais cours que le matin. Merci la spécialisation football pour éviter des heures en classe. Une nuit de sommeil et me voici d'aplomb pour attaquer une belle journée.


Le lendemain matin j'avais cours de "système nerveux" durant deux heures et "sociologie", durant deux autres heures.


Le premier cours m'avait tellement énervé tellement c'était tiré par les cheveux. Beaucoup trop de notions à apprendre, et surtout à noter. Je n'ai pas levé le stylo une seule fois. Mes camarades du foot se trouvaient presque tous dans la même classe. Le premier cours, nous avions peu échangés car nous étions dans une pièce restreinte et petite. Il fallait nous concentrer. Pour ce qui est de la sociologie, c'était en amphithéâtre. Il y avait minimum quatre cents places. Mes amis et moi nous étions obligés de s'entasser dans un long rang de dix places. Tout en hauteur, un peu dans la pénombre, nous lâchions les stylos pour refaire le match. Et c'est Ayman Badri, le pilier de la défense qui lança le sujet, qui parla fortement. Sans jamais lâcher le morceau.


« - Mais vous êtes des fous ! Ezekiel n'y est pour rien. Stan a encore fait des siennes. C'est pas la première faute qu'il commet. Ses passes sont toujours approximatives.



- Hey, cris pas, on est pas dehors la, rattrapa Elias, essayant de faire taire Ayman.

- vous savez bien que le coach ne voit jamais comme nous et qu'il nous écoute rarement lorsque l'on veut donner notre opinion, chuchota le cancre de l'équipe, Mathis Jimenez.



- c'est bon, arrêtons d'en parler, ça ne changera rien l'article sur moi. Vous le savez ; murmurai-je.



-...


Lorenzo Bianci, l'attaquant vedette de notre équipe ne laissait paraître aucune émotion, même si il était du même côté que nous. Juste à ses côtés se trouvaient les deux anglais de la fac. Deux amis qui ne se lâchaient pas. C'était nos deux ailiers qui suivaient le cours parfaitement. Eux aussi pensaient comme nous. Pour ce qui était du dernier ami à mes côtés, Léandro, qui jouait au poste de latéral gauche, était le petit timide du groupe. Il n'osait pas s'immiscer dans la conversation.


- j'irai lâcher deux mots au coach, il va m'entendre, je vous le dis, criai encore une fois Ayman, se levant de sa place.
Le professeur qui faisait cours de sociologie remit ses lunettes en place, donnant un coup bref de tête sur le côté, laissant ses cheveux s'élancer en l'air et se remettre en place. Le monsieur aux cheveux blancs de vieillesse, se leva de sa chaise et fixa Ayman.


- Monsieur Badri, n'oubliez pas que vous êtes autour de plus de deux cents élèves qui aimeraient normalement apprendre sans qu'un hurluberlu vienne les embêter. Auriez-vous l'extrême obligeance de vous taire ? Merci.



- Oui, monsieur pardonnez-moi.
Les deux hommes se rassirent. Le professeur continua son cours alors que Ayman se tut jusqu'à la fin du cours. Mes amis et moi pouffèrent de rire dans nos moustaches en le regardant. Il dit la moue et attrapa son stylo pour écrire.



- N'empêche, cet après-midi nous irons lui parler si possible. »


Les cours passèrent et se finirent. Nous avions eu l'idée de manger ensemble à la cantine de la fac. Lors de notre repas, le reste de notre équipe que nous connaissions sans plus manger à la table à notre gauche. Ils étaient du genre à penser que la défaite venait de moi. Tous les regards se croisèrent - de mes amis et moi à ceux des autres joueurs. Nous comprîmes point. Eux, avaient les nerfs. Cela se voyait sur leurs visages. Nous finîmes notre repas et partit rapidement. Je voyais Ayman et Côme et Hayden - les deux anglais- bouillir au fond d'eux. L'heure de l'entraînement approchait. Tout le monde se dirigeait vers les vestiaires du complexe sportif. Le groupe que nous avions croisé le regard au self était déjà arrivé et prêt à taper dans le ballon. Je me mis dans ma bulle dès maintenant. Le silence régnait au sein de la pièce de football. Je me concentrais que sur moi. Je sortis mes affaires de mon sac. Je mis mon short, chaussettes, et chaussures noirs. Le maillot était simple et blanc. Tous les habits étaient ornés de la marque Adidas. Ma marque préféré. J'étais fin prêt. Je rentrais en premier sur le terrain. Le synthétique d'entraînement suffisait pour une équipe comme la nôtre pour s'entraîner. On n'avait pas à se plaindre pour des joueurs comme nous et une faculté de sport. Le dernier terrain synthétique. Dernière génération. 


J'étais pensif à ce que les gens allaient dire lors de leurs arrivées. Surtout que le Coach venait d'arriver et mettait en place le matériel. Les plots, les coupelles et les piquets étaient mis sur le terrain. Mes coéquipiers entrèrent sur la pelouse. L'autre groupe fit de même. Personne ne parlait. Je pris un ballon qui était à disposition pour s'échauffer. Je me poussais du groupe pour aller courir avec le ballon. Pied gauche, pied droit, conduite de balle. Je m'enfermais seul et attendais le début de l'entraînement. Il commençait dans quelques instants. J'avais un peu peur des critiques de mes coéquipiers et de l'entraîner. J'appréhendais.
Kamirai
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Sam 20 Fév - 21:43
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Kamirai
Chapitre 2 : Le coupable 

« - si nous avions perdu le match dimanche c'est bien à cause de l'équipe entière. Je ne veux entendre personne raconter des sornettes et qu'on soit la honte sur la gazette de la fac. Est-ce bien clair ? »


Le Coach aimait défendre ses intérêts et surtout défendre son équipe. Cela faisait bien des années qu'il entraînait des équipes. Il avait fait quelques haltes dans les clubs de la région mais c'était déjà ça quinzième année en tant que coach de l'équipe universitaire. Du haut de ses cinquante cinq ans et ses cheveux blancs grisonnant, monsieur Hameche ne laissait paraître que de l'énervement sur son visage. Il était rarement souriant mais savait être droit, respectueux et surtout, stricte. C'était son caractère à lui. Nous étions en demi cercle par terre à écouter ses dires et aucun broncher. Certains de l'équipe hésitaient à prendre la parole et faire la faute de couper celle du coach. Soudain, notre sentinelle, au milieu du terrain, Thomas Aubin leva la main, l'entraîneur s'arrêter de parler pour lui donner la parole :


« - Sauf votre respect, nous avions gagnés si je ne me trompe pas, nos quatre premiers matchs. Le cinquième est une défaite, certes mais nous sommes très bien placés et surtout...


Il me fixa d'un air approbateur, puis fronça les sourcils.


-....je pense que le grand Ezekiel, comme ça nous l'a été vendu, devrait avoir sa part de responsabilité sur la défaite de dimanche. L'équipe universitaire d'Evreux n'était pas une équipe forte, ils sont positionnés septième. Loin derrière nous. Je ne comprends pas comment on peut laisser ça comme ça. Ses talents n'ont jamais été à la hauteur de nos espérances. C'est tout pour moi. »


J'étais six pied sous terre, incapable de répondre. Les autres joueurs étaient abasourdis, mais nous étions conscient que Thomas était du genre à être en manque de tact comme cela. Les vingt joueurs qui constituaient cette équipe était maintenant prêts à s'entraîner. Nous commencions à courir autour du terrain. Je courais avec mes amis tranquillement jusqu'à ce que le coach m'appelle. J'allais de ce pas le rejoindre. Je m'attendais à tout, vraiment tout. La distance entre lui et moi étaient courtes mais me parut longue.


« - Vous m'avez appelé coach Hameche ?


- Tu sais bien pourquoi je t'ai appelé je pense.



- Écoutes, j'étais énervé dimanche après le match, ce qui est normal de la part d'un entraîneur. On perd à la maison contre un bas du tableau. Tu aurais pu marquer deux-trois buts mais tu as failli devant le but. Mais je sais que tu connais le football. Tactiquement tu es à l'aise, tu vois le jeu partout, même dans ton dos, avant tout le monde. Tu sais te placer, et te démarquer à une vitesse phénoménale. En bref, tu es le meilleur et de loin. Tu as ta perception du footballeur et je l'ai compris et je suis de ton côté. Pour être un énorme joueur il te manque un truc... allez vas courir ! »


Dix minutes après, nous formions quatre groupe de cinq joueurs. Nous avions des ateliers facile à faire car nous sortions de match il y a deux jours. C'était phase de récupération. On faisait peu tourner le ballon, en enchaînant les « passes et suis », « les taureaux » et « les une-deux ». Arriva enfin l'opposition de fin d'entraînement. Un dix contre dix. Je prenais la place de numéro dix sur le terrain - milieu offensif central. Par tout hasard, c'était mes amis, d'autres joueurs et moi contre le groupe de tout à l'heure. Stan et Thomas jouaient contre nous.  L'occasion rêvée de montrer que je ne suis pas n'importe qui. Je connaissais mes capacités, je savais que j'étais le meilleur de l'équipe mais personne ne le constatait. 


J'étais là pour les aider à faire une belle saison et aller le plus loin possible. Le coach siffle le début de l'opposition. Elle ne durait que vingt minutes. L'attaquant me passa la balle. Contrôle assuré, mon équipe - à dossard rouge- fit circuler le ballon en défense. Nous n'étions pas pressés par l'adversaire. Et nous prenions notre temps.  Ayman toucha des dizaines de fois le ballon depuis sa position défensive. Lorsqu'il vit une brèche, voyant Elias partir à toute allure en attaque, il lui projeta le ballon d'une seule traite. Le cuir se posa délicatement sur le pied gauche de mon ami qui d'un seul rebond et la seconde d'après, avança jusqu'au gardien. Je n'étais pas loin d'Elias et je l'avais suivi. Aucun adversaire n'était suffisamment rapide pour nous rattraper. Je ralentis ma course, j'étais sûr que mon pote allait marquer. Puis, il fit une passe en ma direction, pensant que j'étais encore là. 


Le défenseur central de l'autre équipe chipa la balle et partit en contre attaque. Je n'avais pas compris pourquoi il voulait me faire marquer alors qu'il avait le champ libre. Pas le temp de se poser des questions, il fallait récupérer ballon. Les dossards bleus jouaient à la na-balle en pleine axe. Stan et Thomas pratiquaient leur meilleur football, laissant leurs vis-à-vis derrière eux. Je n'arrivais pas à les rattraper et ils marquèrent quelques secondes après. J'haletais dû à l'effort défensif inutile que je venais de faire. Balle au centre on reprenait le match. Et toutes les passes que je recevais n'arrivaient pas à destination. "Mon équipe était nulle aujourd'hui" me disais-je mais je voyais que le coach me regardais en souriant légèrement. Je passais au niveau supérieur. 


J'en avais marre de passer pour une brêle et ne toucher aucun ballon. Déjà 3-0 et il ne restait plus que deux minutes de l'entraînement. Je récupérais le cuir dans les pieds du défenseur central qui ne me vis pas arriver. Je le pris de force et me voici face au gardien adverse. Je l'ajustais d'un plat du pied, sécurisé, le long du poteau à ma droite. Petit filet, l'objet rond finit sa course dans les buts. Sifflet du coach qui annula le but.


« -Faute d'Ezekiel...!! »


Puis il siffla la fin du match quelques instants après. Tout le monde rangea son dossard, puis entra dans les vestiaires. Je fus le dernier avec à y pénétrer avec Elias et Ayman. Le coach nous suivait de près.


« - Qu'est-ce qu'il t'arrive Ezekiel ? Ce n'est pas toi sur le terrain, que se passe-t-il ? S'exclama Ayman !



- Rien, t'en fais pas mon ami, c'est juste que monsieur Hameche m'a parlé et j'ai été un peu étonné...lui répondis je.



- Ce n'est pas ça, tu n'as pas confiance en nous. Rajouta Elias.



- C'est ce qu'il te manque, je te l'ai dit Ezekiel. Conclut monsieur Hameche.



- Nous sommes tes amis et Stan et Thomas ont fait un entraînement de dingue. Fais attention à ta place. 
Personne n'est indispensable. »


Elias partit en premier, suivit le coach et Ayman. Stan sortit alors du vestiaire, déjà prêt à rentrer chez soi. Il fixa le regard sur moi.


« - Ce n'est pas ma faute si tu n'as pas attaqué ta balle et contrôlé, pourtant tu avais un boulevard juste après. Hahaha. Tu n'es pas le meilleur de l'équipe. Le vrai numéro dix n'est pas toi. »


Il partit, sac de sport sur l'épaule, m'ayant mis plus bas que terre. Je baissais la tête lors du retour chez moi. J'habitais dans une petite ville nommé Malaunay. Il était dix neuf heures. Je n'avais pas faim et je restais enfermé dans ma chambre. Toujours même routine. Je regardais mes vidéos de football. Je regardais les plus grands entraîneurs tels que Geg Pouardiola, Rosé Moutinho, ou encore Ancilonni. J'essayais de tout mémoriser dans ma tête et surtout oublier ce mauvais entraînement de ma part. Une envie de pleurer me gagnait. J'avais quand même vingt-et-un ans et le football était quand même ma grande passion. Je m'endormais alors de tristesse.


Les jours se suivirent et nous arrivâmes à samedi. Je n'avais pas cours ce samedi là. Quelle chance d'avoir un professeur malade. Quel dommage ! J'avais réussi un peu à oublier l'article et les critiques à mon égard. Le samedi j'aimais aller au city de ma ville. Le city était un mini terrain synthétique où tout public était en droit de venir s'éclater ici. Seul le foot y était pratiqué. La ville était vraiment enjolivée par des jeunes des petits quartiers. Ils se connaissaient tous et moi aussi. Il y avait de tout en âge. Je préférais m'éclater avec les collégiens, innocents encore des passages de la vie active. Ils jouaient au foot et c'était largement suffisant pour eux. Les dribbles pleuvaient à profusion. Des virgules se perdaient, des passements de jambes à en faire trembler plus d'un. Les jeunes filles venaient voir leurs amis et méritèrent l'ambiance en ramenant leurs enceintes. Les musiques étaient divers et variées mais très récentes. Rien de mieux pour jouer au foot. Elias nous avait rejoint, le même rituel que le mien. 


Nous n'étions pas amis pour rien. La musique de Hamza, nommée "Life" passait maintenant en boucle. Je l'écoutais tout en jouant avec le cuir. Mon ami et moi mettions au défi les petits à nous prendre le ballon. Cela nous faisait sourire, et on partait sur une conservation en l'air. Les jeunes collégiens n'arrivaient pas à prendre la sphère. Au bout d'un moment nous reposâmes le ballon au sol, laissant les petits se défouler. Je partis m'assoir sur un banc pour souffler et Elias me rejoignis.


« - Pfiou, ça fait bien tu penses pas, me lança mon ami ?



- Bien sûr que oui, le ballon c'est vraiment trop bien quand même. Qui a inventé ce foutu sport alala ? Lui répondis je. Demain va être un match compliqué. J'ai reçu le message du coach, je suis pris dans le groupe, toi aussi je l'imagine ?



- oui, demain nous serons ensemble, sur le rectangle vert. Tout se passera bien. Je sais que l'on gagnera. Nous sommes l'Université au plus gros palmarès. Même si cette année est différente des autres, nous resterons quand même l'équipe la plus costaud.



- Tu as raison, faut pas qu'Ayman pète un plomb, l'équipe universitaire d'ingénieur Intechmer de Cherbourg a un avant centre de qualité et très provocateur.



- Tu penses que notre ami se fera déborder mentalement ? Ricana Elias.



- Tout est possible, regardes, je suis bien fautif de notre défaite, dis-je en riant. »


Je restais positif tout de même, cette journée m'avait bien aidée aussi. Je remerciais les petits pour le foot et je me m'y a rentrais chez moi. J'invitais mon ami a manger chez moi. Sur le chemin du retour, nous tombons nez à nez avec la police municipale de la commune où je résidais. Elle se trouvait chez moi, devant mon immeuble. Je n'y faisais pas vraiment gaffe. Peut-être un contrôle ou juste ils s'étaient garés par hasard ici et étaient partis à pied faire une ronde. Nous continuâmes notre marche. Plus on avançait, plus notre gorge se racla. On se sentait mal à l'aise, de voir la police débarquer chez moi. Il n'y avait bien aucune raison. On ne voyait aucun problème. Les escaliers qui menaient à chez moi, étaient longues d'un coup. Nous n'avions pas envie d'avancer. Elias n'osait pas lever la tête et encore moins me regarder. Le silence régna, comme dans les vestiaires, à l'entraînement. Il ne restait que dix mètres. C'était trop tard, nous voici devant la porte de chez moi. Normalement toute ma famille était chez moi. Mes frères et mes parents. Deux personnes s'étaient invitées. Je l'ai remarqué lorsque j'ouvris la porte. J'entendais des voix non familières. Par contre j'entendais celle de mon père. Une voix qui était contrariée. Je sentais que j'allai filer un mauvais coton. J'étais encore au seuil de la porte que je me tournais vers Elias.


« -Rentres chez toi il vaut mieux. Je ne sais pas ce qu'il va se passer... je t'expliquerai, je t'appelle après.



- Fais gaffe à toi hein ! »


Mon ami ne broncha pas et partit. Je n'avais plus qu'à fermer derrière lui. Mon père entendit la porte claquer.


«  - Ezekiel, c'est toi ? Viens là !



- J'...J'arrive Papa. »


Je m'exécutais de venir après avoir enlevé mes chaussures de ville. Voilà.
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Sam 20 Fév - 21:47
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Kamirai
Chapitre 3 : Police 


Me voilà dans mon salon, spacieux de base mais rempli par pleins d'individus. Mes parents, mes frères, dans l'âge de comprendre ce qu'il va être dit et deux policiers. Je connaissais les deux officiers, ayant vécu toute ma vie dans cette ville, je n'ai fait que les apercevoir ou côtoyé dans des événements. Personne n'était là pour rire et j'avais encore l'impression de faire une bêtise. Le match était déjà une grosse faute alors je n'imaginais pas celle-ci. Mais je n'étais pas au courant. Le premier policier, le plus vieux au vu du visage, s'approcha de moi, et je venais juste de m'assoir.


« - Écoutes, Ezekiel, on se connaît et je sais que tu n'es pas un enfant perturbant, qui fume et boit à longueur de soirées et qui fout le bordel dans la ville. Si nous sommes là, mon coéquipier et moi...
Le second officier me fit un salut militaire avant que le premier reprenne parole.


-... c'est pour clarifier l'affaire de l'an dernier !
Tout le monde était au courant de cette chose dont parlait le policier Cordiar. J'étais même le premier à être « impliqué ».


- j'ai déjà tout dit, j'ai déjà parlé devant le juge à Rouen et je vous le jure une énième fois, mon ami n'a clairement rien fait. Nous avions match à ce moment là.



- On parle d'un meurtre non résolu Ezekiel, clama mon père, croisant les bras contre sa poitrine.


Mon père était à la retraite. Il avait tout le temps de regarder mes matchs. Il en avait loupé aucun depuis mes débuts à la faculté. Et malheureusement, le jour du meurtre, il n'a pas pu assister au match. Il n'était au courant de rien, à part de ma version et celle de mon ami. Il essayait déjà d'une, d'aider les policiers mais surtout régler cette affaire afin de m'en jeter plein la gueule au sujet de mes fréquentations. Je vivais encore sous son toit, et j'étais son fils, il avait tous les droits. Ma mère elle, était inquiète à mon égard. Chose qu'il ne fallait surtout pas faire car cela m'énervait. A me prendre pour un enfant, je changeais très vite de caractère et je pétais rapidement un plomb. Cela me faisait trembler d'être face à eux. Je n'avais rien à me reprocher. Mais mon ami je ne savais pas. J'essayais de l'aider de et le protéger. Selon sa version, il n'avait rien fait. Je jouais avec lui, j'étais même certains. Le match de la finale régionale se passait à la télévision sur les chaînes de sport. La preuve en était là. Mais d'autres preuves sont arrivées à la police. Que dis-je, le second policier, du nom de monsieur Bortoluzzi, me sortit alors ce que je venais de penser.


- Mon petit, nous avions eu quelqu'un qui a appelé en anonyme et nous a lancé cette rumeur.
" Allô, oui ? Police ? C'était pour vous dire que dans le meurtre de monsieur Wil Leiner, étudiant deuxième année en Staps, se trouvant à Mont Saint-Aignan, que monsieur Lorenzo Bianci, aujourd'hui étudiant L3 et joueur dans l'équipe universitaire de Staps de cette ville, était en lien, très proche avec le décédé... Tut, Tut...Tuuuuuut !"


Voici le message reçu d'une personne anonyme. On n'a pas réussi à remonter jusqu'à la provenance de l'appel. Mais voilà...! »
L'échange avec les forces de l'ordre dura bien deux heures et je répétais sans cesse les mêmes choses. Je ne changeais pas d'avis, j'étais tellement sûr de ce que j'affirmais. Cette histoire chez moi me trotta jusqu'au match, dimanche, contre les Ingénieurs de Cherbourg. Ne jamais se fier au nom des universités, ce n'est qu'apparence. Sur le terrain il y avait bien que des footballeurs réputés. Les quatorze joueurs avait été pris et nous étions tous dans le vestiaire. Cette fois-ci, c'était à domicile. Les supporters étaient de notre côté aujourd'hui. Nous allions joueur sur le mental de nos adversaires. Je voyais déjà la composition de monsieur Hameche et surtout sa tactique. Je souriais, ayant oublié mes propres hors du terrain. Les maillots universitaires étaient rouges clairs. Des bandes rouges foncés à l'horizontal faisaient le contraste des couleurs. Nous avions notre logo universitaire, représenté par un dragon avec dans sa gueule un ballon en flamme. Et par chance nos sponsors étaient Adidas - ma marque préféré - et Orange, la grande entreprise de France. Le short était de même couleur et les chaussettes étaient pareilles. Je chaussais alors mes crampons noirs Adidas, ornés de rouges au bout. Tout allait bien, je respirais bien et je rajoutais les protèges tibias. J'étais chaud. Nous avions tous un numéro attitré dès le début de saison, j'avais le numéro 21. Le coach écrit alors au tableau les noms des onze titulaires :


1. Zack Warner - Gardien
2. Mathis Jimenez défenseur central
3. Ayman Badri - défenseur central
4. Imaé Amalis - latéral droit
5. Leandro Caldeiro - Latéral gauche
6. Thomas Aubin - milieu défensif
7. Elias Edern - milieu défensif
8. Raphaël Landais - milieu offensif
9. Hayden Williams - ailier gauche
10. Côme Peterson - Ailier droit
11. Lorenzo Bianci - Buteur



« - Pour les remplaçants, allez mettre un chasuble, Stan, Arian et Ezekiel. »


Je fus carrément détruit lorsque je ne vis pas mon prénom sur le tableau de composition. Je jetai un œil à mes coéquipiers - Elias, Ayman, Lorenzo - qui étaient entrain de baisser la tête, ayant cru que j'allais être titulaire. Je tournai la tête vers Stan qui lui souriait jusqu'aux oreilles. Lui aussi était remplaçant mais cela ne l'embêtait pas. Son ami Thomas était sur le terrain, au contraire il était content.


« - Bon, on écoute messieurs ?! J'espère que tout le monde est prêt. Aujourd'hui nous jouons les Ingénieurs de Cherbourg. Une équipe qui joue en bloc et qui laisse la possession à son adversaire. Leur but est d'enfermer le porteur de balle pour contre-attaquer lors de notre perte. Le mieux est de faire tourner rapidement la balle, une-deux touches maximum par joueur. C'est clair ? Dans notre camp, prenez votre temps, préparez l'attaque. Même si c'est téléphoné, prenez votre temps. Dès que l'on arrive aux trente dernier mètres, là on accélère ! Lorenzo, tu ne toucheras pas beaucoup de ballon, restes dans la surface pour être là au moment opportun. Les défenseurs, votre travail sera minime vu que nous aurons le ballon mais faites gaffe. Ayman, tu gères tout ça. Pour ce qui est du milieu, parlez vous et restez compact. Dès que le décalage est fait, jouez sur nos deux flèches sur les côtés. Allez tous sur le terrain. »


Tout le monde sortit du vestiaire, cela donnait directement au terrain synthétique de chez nous. Lorsque nous sommes arrivés sur le terrain, on entendait quelques cris et hurlements. En fait c'était très fort comme bruit. Beaucoup d'étudiants de notre fac était venu voir le match. Trois cents, quatre cents personnes. C'était beaucoup pour nous. Il n'y avait pas de tribunes, juste une rembarre tout autour du rectangle vert. L'équipe adverse avait aussi son petit mot de supporter. Coach Hameche avait son carnet et s'était assis directement sur le banc. L'entraîneur adverse venait d'arriver et serra la main du nôtre. Ils avaient l'air de se connaître. L'équipe de Cherbourg entrait aussi sur la pelouse artificielle. Que des gabarits moyens jusqu'à ce que l'on voit une grande targette. Quel poste jouait-il ? Puis mon attention se porta sur des dires autour du terrain : "il est remplaçant ? Ce qu'il mérite", " l'équipe sera plus apaisé", " voyons ce que ça donne". Puis de l'autre côté, j'entendis une foule en délire derrière les buts adverses.


« - GUUUUSTAAAAV !!!! OOOUUUUUAAAH !»
C'était le prénom du grand homme. Je le voyais tirer au but, quelle puissance de frappe, quel corps robuste et surtout quelle aura il dégageait. Ayman n'avait qu'à bien se tenir. On parlait d'un homme qui visait les deux mètres contre mon ami ayant trente centimètres de moins. Même si il était costaud, monsieur Badri aurait du mal lors du match. Il fallait que je bouge quand même un peu, pendant que l'équipe titulaire faisait tourner le ballon, les remplaçants et moi-même firent des frappes à Zack, notre gardien. Entre temps je regardais mes amis s'entraîner. En l'occurrence, je regardais Lorenzo. Cela me faisait repenser aux flics venus chez moi. Ce n'était pas le moment d'y penser mais c'était plus fort que moi. Heureusement que sa qualité technique me faisait un peu oublier. Il était du genre à ne jamais perdre le ballon. Il avait une certaine aisance, certaine classe lorsqu'il jouait. C'était impressionnant, pourtant il n'était pas très physique pour un attaquant. Je voyais aussi Thomas qui touchait beaucoup de ballons dans l'échauffement technique. Et tout ça en une seule touche de ballon. Il mettait déjà en place les consignes du coach.


« - Pour sucer monsieur Hameche, Thomas est le meilleur hein ? Hahaha, ricana Stan venant me tapoter l'épaule. Peut-être qu'il suce mais au moins il comprend les consignes mises et il les applique. C'est pour ça qu'il est titulaire et qu'il fait toujours ses matchs. Pourtant tu es bien plus fort que lui et que moi.



- Tu parles trop Stan, concentres toi et mets dans le match s'il te plaît.



- Lorsqu'il sera l'heure de rentrer, tu ne seras pas prêt. Imagine toi, quelqu'un se blesse au bout de dix minutes, ce sera Aaron qui rentrera. Pas nous. Nous sommes les jokers aujourd'hui. Allez, allons nous asseoir. Le match va commencer.
Deux minutes après, les deux équipes étaient positionnées sur le terrain. Lorenzo avait le brassard de capitaine. Il n'était pas du genre à parler mais lorsqu'il lançait son regard, tout le monde appliquait, tout le monde comprenait ses ordres. Le coup d'envoi a été donné par ce Gustav Seidel, allemand paraît-il, après que l'arbitre vêtu de jaune siffla. Et voilà que leur joueur milieu offensif balança le ballon dans notre camp. Mathis l'attrapa. Ballon posé, l'équipe de Cherbourg était déjà en position de défense. Même ce Gustav était juste devant les deux lignes défensives. Personne de leur team dépassait le rond central. Notre défenseur monta le ballon et notre équipe était maintenant prêt à attaquer. L'équipe bleue marine nous attendait. Hameche restait assis et observait. Il nous regarda pour nous faire comprendre de faire de même. Quinze minutes s'écoulèrent et nous étions déjà à quatre frappes à zéro. Ce n'était que des tirs de loin. Impossible de s'approcher de trop près ou sinon nous nous prenions un pressing intense. Aucun joueur n'était de taille garder le ballon, et proposer un contre un. Le cuir arriva dans les pieds de Thomas. Il fit bouger ses jambes rapidement et élimina un joueur. Il venait de casser une ligne défensive, gagner des mètres étaient réussies.


« - NooooooooOooon ! Cria le coach. »
Il perdit le ballon juste après car trois joueurs venaient de le presser. Les joueurs bleues se mirent à attaquer. Nous étions beaucoup trop haut pour effectuer un retour express. Nos défenseurs firent ce qu'ils purent. Le milieu offensif du nom de Lino Conte passa notre milieu, puis se trouva excentré sur notre gauche. De son bon pied, il lifta le ballon pour un centre aérien.


« - J'ai, c'était téléphoné.



- Bien joué Ayman, criai-je. »
Tout le pensait que nous étions hors de danger. Mais un pied fit sa venue devant celui de notre défenseur vedette. C'était celui de Gustav qui vint tromper notre gardien et mettre au compteur le premier but du match. 1-0 pour ICF - Ingénieur de Cherbourg Football-. Vingt minutes au tableau. Le coach regardait sa montre et sourit.


« - C'est parfait, ils ont montré leurs forces dès le début. On sait ce qu'il faut faire maintenant. »
Il eut un petit hochement de tête de la part de Elias et le coach. Cinq minutes après, nous avions encore le ballon. Thomas n'allait pas faire la même erreur et pourtant il dribbla encore un joueur. Sauf que mon ami lui passa devant et prit le cuir. Le pressing adverse ne marcha pas. Elias décala le ballon du côté droit vers Côme Peterson. A l'arrêt, il proposa un un contre un contre le défenseur gauche adverse.


« - N'y vas pas, hurla ce Lino. »
Son défenseur latéral se jeta mais Côme fit juste une passe vers l'avant qui avait vu Imaé dédoubler pour aller centrer. Voilà notre chance de marquer et égaliser. J'avais confiance en Lorenzo. Pensais-je bien fort que Dieu a dû entendre mes paroles. Le karma arriva vite car le ballon destiné à la tête de notre attaquant, se logea sur celle du défenseur central adverse. Il dégagea le ballon. Tombant dans les pieds de Elias qui avait anticipé le retour. Un rebond, deux rebonds et PAAAF ! Il fit l'équilibre sur une jambe. L'autre en l'air pour lancer une volée. Le ballon partit rectiligne en lucarne au second poteau de l'opposant. 1-1. Tout le monde sauta sur lui pour le féliciter et fêter le magnifique but de mon ami. En dehors de ça, Lorenzo fixa le méchant défenseur qui lui avait retiré la tête. Il fronça les sourcils. Quel regard de tueur, une envie de vaincre se réveilla chez lui. Il savait qu'il allait marquer aujourd'hui, mais à quel moment et comment. Le défenseur, brun et petit de taille, bien plus petit que Lorenzo sourit d'un air bien moqueur. Je souriais pour l'égalité mais on était loin d'avoir gagné. L'équipe de Cherbourg n'avait pas baissé les bras et leur bloc était entrain de gagner des mètres et lorsque l'arbitre siffla la mi-temps, les deux teams étaient maintenant tous deux dans leur camp respectif.
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Chapitre 4 : A l'affut ! 


Notre équipe revint sur le terrain après le quart d'heure de repos. On voyait les adversaires plus hargneux qu'au départ. Le truc le plus intrigant est que ce Gustav avait pris la position de milieu offensif central et que Lino en pointe. Ils avaient procédé à un changement. Rien de bien méchant. Le coach m'avait dit que je rentrerai dans dix minutes. Pareil pour Stan. Nous étions partis nous échauffer. Le match reprit de vive allure. Malheureusement la balle était pour Cherbourg, il faisait presque pas tourner le ballon mais ils cassaient les lignes. Raphaël - celui qui jouait à mon poste - passa à côté du ballon. Médiocre prestation de sa part pour l'instant. La balle arriva dans les pieds de l'allemand qui était à trente mètres du but. Elias et Thomas faisaient barrage devant lui. L'adversaire poussa le ballon entre les deux et passa avec. Très belle anticipation de mes coéquipiers qui le serra et essaya de bloquer sans faire faute. La montagne de muscle - lorsque l'on vit son corps se contractait de partout - écarta ses épaules pour repousser les charges de Thomas et Elias. Gustav garda le ballon et gagna des mètres. Il faisait face à Mathis. Ayman s'occupait de Lino en marquage individuel.


« - C'est pour moi, cria Mathis. »
Il s'approcha du colosse ayant la balle et se mit de trois quart pour défendre. Qu'importe le côté où il irait, il était prêt à arrêter sa course. La jambe droite de Gustav s'élança vers l'avant en faisant un arc de cercle sans toucher le cuir. Alors mon ami suivit son geste et partit dans la direction de la jambe. Sauf que l'autre pied de l'allemand poussa le ballon de l'autre côté. Mathis fut éliminé et voilà que Gustav se trouvait face au but. Il arma sa frappe et plaça un ballon à la gauche de Zack. Notre gardien s'envola horizontalement et repoussa des mains la frappe de l'opposant. Tout le monde autour du terrain avait retenu son souffle. La balle sortit en corner. Cinquante cinquième minute au compteur et toujours rien. Nos joueurs commençaient à fatiguer et Elias regardait monsieur Hameche pour dire que l'on avait besoin de Stan et moi. J'étais prêt et j'enlevais mon chasuble. Nous voici avec Stan au niveau de la ligne médiane sur la touche. Nous attendions le feu vert de l'arbitre. Thomas sortit et pareil pour Raphaël que j'allais remplacer. Je foulais la pelouse. A peine pieds posés que j'entendis des choses de mauvais goûts. Mes propres supporters qui me huaient. Fort en plus. " Ne t'occupes pas de ça" me lançait Elias contant de me voir sur le terrain. Ayman, et mes autres amis aussi. Il n'y avait plus qu'à relancer le match. Stan se posait alors sa place aussi.


« - Montres moi que tu es le meilleur s'il te plaît Ezekiel, on en a marre d'attendre nous, cria-t-il.


Je lui fis un clin d'œil, signé de confirmation et que j'allais lui montrer de quoi j'étais capable. Le match reprit. Soixante-cinquième minute, nous reprenons un peu le ballon. On faisait tourner au milieu et à chaque fois que Stan touchait la balle, il le voyait sur un des deux anglais sur les côtés. On finissait toujours par un centre mais monsieur Bianci n'arrivait jamais à tenir tête au grand méchant défenseur de Cherbourg.


« - Ça va passer Lorenzo, crois-moi, oui affirmai-je. »


Il me fit signe de tête. Il le sentait aussi. Sans attendre, Gustav avait le monopole du ballon lorsque son équipe était en mode attaque. Une énième fois il eut le cuir. Sauf que j'étais son prochain un contre un. Il refit son passement de jambes infernal que je pus anticiper. Il partit sur ma droite. Hop, je passais mon épaule devant lui. Je repris le ballon et partis en contre attaque. Malheureusement, je vis une jambe passer devant moi, et toucher ma cheville droite, puis le ballon. Ça s'était passé super vite mais on voyait un tacle du grand allemand qui venait de produire une faute.


"Tuuuuuuuuuuuut ! Faute !"


L'arbitre de la rencontre donna un avertissement au joueur du UCF. Il se replaça après m'avoir aidé à me relever. Très Fair Play de sa part. La balle repartit très vite dans les pieds de Stan qui passait à sa droite pour Elias. Talonnade pour Imaé. Et la sphère repartit vers Mathis puis Ayman. Passant d'une passe aérienne sur le côté droit pour Côme. On ne voulait pas attaquer de suite. On jouait le temps. La balle revint à Elias qui fit une une-deux pour se débarrasser d'un défenseur central. Elias est seul devant le gardien. Il fit une passe à Stan qui était monté. L'autre défenseur, pilier derrière, vint à sa rencontre pour le bloquer. L'américain laissa passer entre les jambes le cuir pour laisser au troisième attaquant la facilité de marquer. Lorenzo Bianci, notre super star, notre buteur envoya une mine au gardien qui malgré le fait qu'il l'a touche, le ballon rentra quand même. 2-1. C'était la folie, on venait de prendre l'avantage. Voilà que l'on arrivait à quinze minutes de la fin du match. Je défendais comme je le pouvais sur le grand Gustav. Encore au corps à corps, il me dit valdinguer et passa pour rentrer dans les seize mètres. Il arma une frappe. Mes défenseurs firent opposition.


« - Non, ne vous jetez pas les gars. »


Le coach avait encore tout vu, c'était une feinte. Le colosse feinta alors la formation centrale et fit la passe à Lino qui se positionnait pour frapper. Trois secondes après après, notre gardien avait fait la parade du siècle. Plonger dans ses pieds et sortirent le ballon en corner. C'était moins une et on voyait les supporters adversaires criaient de plus en plus fort. Cherbourg pouvait revenir à la marque. Nous formions un bloc pour repousser le corner, joué vite. Le coach se leva de son banc et me fit un geste du bras. Il me demandait de monter. Zack attrapa au col le ballon. D'un dégagement surpuissant, il envoya le cuir dans le camp adverse. La dernière rempart de l'équipe opposante se fit lober. J'avais suivi la trajectoire et voilà que je fonçais sur l'objet rond. J'étais tout seul maintenant. Je touchais à peine le sol à chaque foulée, poussant sur ma pointe de pied. Les bras travaillaient beaucoup. Le ballon a mes pieds, je piquais mon sujet pour abattre le gardien d'un lob stupéfiant. Le ballon rebondit une fois avant la ligne de but. Il finit dans les filets. 3-1 ! C'était la folie car d'une c'est moi qui ait marqué et de deux, personne ne croyait en moi depuis dimanche. Mon match était parfait. Je voyais mes amis me foncer dessus, puis Stan suivit, puis Thomas qui venait de se lever du banc. Bianci vint me tapoter l'épaule et me sourit. Ça me suffisait comme remerciement de sa part. Pour les cinq minutes qui restaient, Aaron Smith prit la place de Lorenzo à l'attaque. Cherbourg poussa encore et encore sauf que nous étions plus fort. Le match se finit par une victoire bien méritée. Mes coéquipiers revinrent me voir en me remerciant. Je n'étais pas le seul à marquer. Elias et Lorenzo méritaient aussi des éloges. Lino et Gustav vinrent nous serrer la main et nous féliciter.


« - espérons nous revoir, c'était un match intéressant, dit le colosse.



- Oui, à nouveau sur le rectangle vert. Ce serait pas mal du tout, rajoute Lino.



- Quand vous voulez les gars, je suis chaud, suivit Ayman. »


Elias hocha de la tête et les deux anglais furent une salutation digne de chez eux. Lorenzo ne rajouta rien et resta en retrait.


« - Bravo Ezekiel et...merci à toi.
Thomas était venu me féliciter et nous faisions une accolade. Stan nous rejoignit et le félicita à son tour.


- Tu mérites d'être capitaine Ezekiel, lança Stan.



- Pas quand même, je ne suis pas de cette trempe et...



- Tss pas un mot de plus, me répondit-il. Tu l'auras maintenant. Le coach est d'accord, toute l'équipe est d'accord d'ailleurs. »


Le coach Hameche affirma d'un hochement de tête verticale. Je soupirai de joie avant de rejoindre les vestiaires. Nous fêtons notre victoire comme il se devait. A l'heure d'aller se coucher j'envoyais un message à Lorenzo.


Moi : 22:53 : Quel match ! Quel beau but que tu mets, tu as bien suivi mon pote !


Lorenzo : 22:53 : Merci. C'est gentil.


Moi : 22:55 : D'ailleurs je ne t'ai pas dit pour niquer ton match mais les flics sont revenus chez moi pour que je parle de toi..


Lorenzo : 22:56 : Et tu ne leur a rien dit...?


Moi : 22:56 : Non... toujours la même version..


Moi : 22:57 : J'espère juste que ça va se terminer un jour. Je ne peux pas te couvrir éternellement..


Lorenzo : 22:58 : Fais-moi confiance.


Moi : 22:59 : Lorsque tu m'auras tout avoué mon ami.


Je m'endormais quelques minutes après. Depuis ça, Lorenzo ne m'avait pas répondu.


Le lundi matin, la gazette de ma fac sortit très tôt et mon père l'avait récupéré dans la boîte aux lettres. Je m'étais réveillé du bon pied. Il était huit heures et je ne commençais que dans deux heures. L'article disait maintenant tout le contraire d'il y a une semaine. L'université et ses étudiants ne savaient donc vraiment pas s'y prendre. Que des hypocrites. Cela me faisait bien rire. On faisait mes éloges depuis ma prestation. C'était sans queue ni tête. Je prenais mon déjeuner tout en continuant à lire cette gazette. Mon IPhone dernier cri vibra.


iMessage 08:01 : Mathis : dépêche toi, il faut qu'on ait des places en premier. N'oublie pas qu'on a examen de second semestre. La sociologie n'attend jamais.


Message de Mathis. Il était en pression alors qu'il' était qu'un cancre. Tout lui réussissait. C'était un beau gosse avec une belle carrure. Mais qu'est-ce qu'il n'était pas bon pour l'école. Et il passait à la classe supérieure sur le fil chaque année. Il détenait un bon karma. Je le rejoignais alors en bas de chez moi. Nous habitions tous les deux à Malaunay. Nous prenions le bus pour rejoindre la fac qui se trouvait à Mont Saint-Aignan. Nous avions trente minutes de trajet. Arrivés sur place, nous en profitions pour se placer directement dans l'amphithéâtre. Personne à l'horizon et on se plaça au premier rang. En cours, je me débrouillais pas mal. Il faisait froid dans ma grand pièce. Je ne portais qu'on jogging noir Adidas et un pull gris puma, sur un t-shirt banal et léger. Pour le style j'avais pris un bonnet mais je restais gelé quand même. On était quand même en mars. Je claquais des dents.


« - Alors des courbatures depuis hier, lança Mathis pour commencer la discussion.



- Non. Ça va. Puis je n'ai pas joué longtemps, par rapport à avant, je ne loupe aucune minute d'un match. Les caractères et les joueurs ont changés.



- Oui tu as raison. Comment as-tu trouvé mon match, me demanda-t-il ?



- Pas mal ouais, Ayman et toi formez un bon duo dans la charnière centrale. Ce sera dur pour Tyler et Julio de prendre vos places. Vous êtes très bon en cette saison. Je vous envie d'être sur une régularité débordante. Je devrais prendre exemple sur vous.
Il me poussa un peu à cause de mon paraît-il exagération de mes paroles.


- Qu'est-ce que tu racontes ? T'es le meilleur de loin. Personne ne t'arrives à la cheville. Personne ne peut te piquer le cuir. Tu as vu comment tu touches le ballon ? Regardes ton lob. On aurait cru de la poésie tellement c'était beau. »


Je rigolais à cette comparaison ridicule et lui aussi se mît à rire. Les minutes passaient et la salle commençait se remplir. Ayman, Côme et Hayden nous rejoignirent. Pour ce qui est d'Elias et Lorenzo, ils étaient arrivés plus tard. Ils se positionnaient au rang d'au-dessus mais on arrivait à communiquer quand même.


« -Chut le prof arrive. »


Lança un étudiant, ayant hâte de travailler. Passer un exemple n'était pas attirant. Loin de là.
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Chapitre 5 : L'entraînement technique 


L'examen se passa très bien pour moi. Je n'avais pas trop de problèmes avec les cours. Je me suffisais du peu et surtout de ma mémoire. Tantôt des bonnes notes, tantôt des mauvaises. Je sortis de la pièce énorme accompagné de Mathis, il faisait un peu la moue à voir son visage. Il savait qu'il avait merdé. Une énième fois. Je le consolais du mieux que je pouvais mais au fond de moi je riais un peu. La journée passa relativement vite. Je l'avais terminé avec Côme qui, pour une fois n'était pas avec son binôme.


« - Hayden est malade, il a préféré rentrer chez lui après l'examen, me dit Côme.



- Bon choix, il ne faut pas que ça le détruise pour les cours et le foot. Qu'il se repose bien. Tu me tiens au jus de son état.



- Pas de soucis. »


Et nous nous saluions pour rentrer chez soi chacun de notre côté. Trente minutes de transports en communs. Puis me voici chez moi. Personne n'avait l'air d'être à la maison. J'étais tout seul. Je profitais pour faire mes devoirs en paix. Entre temps j'allais sur les réseaux sociaux tels que Twitter et Instagram. Je parlais souvent de football, de musique et on s'identifiait souvent entre amis. La génération d'aujourd'hui était vraiment très connectée. C'était bien connu. Je passais une soirée à virer entre le travail et la cyber vie. Je savais m'arrêter. Mes parents m'avaient bien élevés.


// Notification Twitter//
@BadriAy
- Quel match hier, heureusement qu'il était là. @Ezekielll



Je lui répondais avec le sourire aux lèvres. Son tweet avait été retouché plus d'une trentaine de fois. Les gens venaient me suivre. Je ne répondais pas à tout le monde bien sûr. Que ceux et celles que je connaissais. Cette journée de mars se termina bien.
Le lendemain, nous étions à l'entraînement. Coach Hameche nous félicita et nous complimenta.


«- Ezekiel, tu es officiellement revenu parmi les titulaires. C'est bien ! Mais sois encore plus indulgent avec toi. »


Je n'avais pas encore mis en pratique ce qu'il m'avait dit, pour être plus fort. Les gens avaient confiance en moi mais pas le contraire. J'avais même pas confiance en Elias, mon meilleur ami. L'échauffement se passa comme prévu. Puis nous étions parti sur un exercice de circulation de balle. C'était notre réussite. On était fiers de savoir garder le ballon aussi longtemps.


« - Cette fois je veux trois lignes bien faites. Les attaquants d'un côté, de l'autre les milieux et d'une autre part les défenseurs.
On se mit alors en position. Les trois lignes étaient formées.


- Du coup, chaque ballon partira soit de la ligne défensive ou du milieu. Ce que je veux, c'est une passe diagonale. Pas n'importe laquelle.



- Passe aérienne, demanda Aaron, le deuxième attaquant ?



- Non, au sol, bien forte et rectiligne dans les pieds.



- Ah ça on sait faire, dit fièrement Arian, le deuxième ailier gauche.



- Non, vous ne savez pas la faire. Je ne parle pas d'une passe simple qui passe dans une intervalle. Non.



- La passe parfaite..chuchotai-je.



- EXACTEMENT ! Cette passe dont tu parles Ezekiel.
Tout le monde me regarda étonné, que je connaisse cette passe-ci. Luan, rigola après les dires du coach. Monsieur Hameche avait vu le deuxième latéral gauche rire.


- Tu veux donc ne plus jamais jouer ?



- N...no.non non coach, pardon !



- Donc, je reprends : c'est une passe qui passe effectivement entre les intervalles en diagonale. Une passe soit mi hauteur ou au sol. Elle faut qu'elle soit précise et qu'elle amène directement au seize derniers mètres.


Tout le monde fut, désorienté. Tant d'éléments qui entraient en jeux. Une passe horizontale ou verticale était trop bien calculé ou/ et trop facile à intercepter pour l'adversaire. Surtout pour un joueur de bon niveau. Une passe diagonale est une passe qui n'est pas droit au but dès la prière impression mais qui amènera à une action de but. J'avais compris ce qu'il fallait faire. J'avais déjà délivré des des passes comme ça durant quelques matchs. Ils n'avaient rien remarqué. A notre grand étonnement, Lorenzo leva la main.


- Ezekiel et Thomas m'en ont déjà transmises coach. Sinon jamais j'aurai pu marquer.



- Effectivement. J'ai noté et à eux deux, et ça, même les entraînements, ils t'en ont délivrées au total, 103 passes parfaites. 55 pour Ezekiel et 48 pour Thomas, lâcha le coach en regardant son carnet de notes.
C'était impressionnant. Monsieur Hameche avait eu le temps de les observer et de noter en même temps. 
Même celle des entraînements.


- Comment faites vous, demanda Stan ?



- Regardez derrière vous qui arrive.
Tout le monde se retourna alors, et vit trois garçons un peu plus grand que nous s'approcher. A vrai dire ils avaient l'air d'avoir un ou deux ans de plus que nous.


- Ce sont des Masters 2. Ils sont en dernière année de cette faculté. Ils m'aident depuis le début pour rentrer les statistiques de chacun, de préparer les séances et aussi, un préparateur physique. Voici, Mark à ma gauche...qui s'occupe des stats...
Ce fut le plus grand du trio, une coiffure bien appliqué et des lunettes de vue.


- Léo au centre.. le préparateur physique
Lui était le gars de taille moyenne avec un corps musclé et bien bâti.


- et à ma droite, Charles, qui est mon entraîneur adjoint.
Il était tout à fait normal, à par le fait qu'il avait lui aussi un sifflet et un chronomètre à l'instar du coach.


- Notre effectif s'agrandit. C'est parfait.



- Il le faut bien si on veut se qualifier pour la nationale, lança Ayman, émerveillé par une richesse de professionnalisme.



- La nationale...murmurai-je.


On représentait la fac car on voulait jouer au foot et qu'on était les meilleurs de la spécialisation football mais aussi car on aimerait être recruter. C'était notre rêve à tous de faire parti d'un vrai club de football et parvenir à en vivre. L'exercice fut alors commencé sous les yeux des quatre encadrants de l'équipe universitaire. Très dur à promouvoir une certaine dextérité dans les gestes à effectuer. Personne ne réussit comme il le fallait. Thomas et moi étions les seuls à passer correctement les balles dans les intervalles comme demandé. Elias, partit en conduite de balle et s'appliqua. Les défenseurs voulurent alors l'intercepter. Ils se mirent à tacler à plusieurs mais, la passe fut précise et assez forte pour qu'elle passe les mailles filets et fuser jusqu'à Lorenzo. L'attaquant était le réceptionniste et il contrôla tout en emmenant la balle d'un seul et unique contrôle. Il continua son action par une frappe qui finit au fond.


- Bien joué les gars c'était beau à voir. Aller on continue. »


Et ça, jusqu'à la fin de l'entraînement. Tout s'était bien passé. Comme sur des roulettes. Une journée paisible et bonne a passer. L'heure de partir du stade était arrivée. Elias et moi repartions en bus jusqu'à notre ville. Il en restait quelques uns qui passaient tardivement. La nuit était tombée depuis longtemps. Les lampadaires éclairaient seules les trottoirs que l'on prenait. A la sortie du complexe sportif, une silhouette noire nous faisait face de l'autre côté de la route.




« - Tu vois ce que je vois Ezekiel ? Demanda Élias un peu douteux.



- Je vois très clair même si il fait sombre.


Il nous fixait, sans l'ombre d'un geste. C'était un homme portant un grand manteau à cuir marron. Il portait sur sa tête un chapeau noir et des chaussures pointues. Son visage était dur à regarder. Je plissai mes yeux pour me concentrer. Elias me donna un coup de coude pour me faire signe d'avancer. Chose demandée, chose faite. Je ne perdis pas de temps pour enlever mon regard de cette personne. Nous ne savions pas non plus dans quel tranche d'âge le mettre. Et surtout que nous voulait-il car l'inconnu commença à nous suivre. Nous étions exténués et courir n'était pas une très bonne idée. Nous accélérions le pas pour arriver au plus vite à l'arrêt de bus. Le chemin était assez long. L'homme dans l'ombre prenait un malin plaisir de se dépêcher de nous rattraper. Certes nous étions deux mais on ne savait pas à qui on avait à faire. Fallait mieux prendre ses jambes à son cou.

« - Ouf, le bus est arrivé au bon moment.


- J'ai eu peur je t'avoue, dis-je en répondant à Elias.



- Putain c'était qui Ezekiel ? Tu as réussi à reconnaître ?



-  Pas le moins du monde... »
Chez nous, au fond de notre lit, tous s'étaient connectés sur un groupe Messenger : Mathis, Ayman, Elias, Lorenzo, Côme, Hayden, Leandro.


Moi : les gars, Elias et moi avions été suivis par un mec chelou.


Ayman rappliqua de suite sur le groupe messenger.


Ayman Badri : Comment ça ? Après l'entraînement ?
Elias : Oui, mais on ne sait pas qui c'est et surtout pourquoi.


Leandro : Faites appel à la police, c'est le plus judicieux.
Même à travers les messages, on ressentait la timidité de notre ami le portugais. Il était gentil et honorable comme personne.


Lorenzo : Moi aussi j'ai été suivi...


Côme : Nous aussi...


Moi : Qui ça nous ?


Hayden : Côme et moi.


Ayman : C'est quoi ce bordel ? Mais vous avez fait quoi comme connerie les gars ? Des représailles du match de dimanche ?


Moi : Je ne sais pas mais soyez vigilant.


Je lâchais mon téléphone avant de m'endormir.
J'allais en cours le lendemain. Nous étions mercredi. J'avais école toute la journée. Je laissais mes pieds frotter le sol. J'avançais dans les couloirs du bâtiment scolaire avec les mains dans les poches. J'étais seul, arrivant un peu tôt. J'avais des cernes immenses, j'avais peu dormi et je voyais à peine devant moi. Fut le moment où je m'arrêtais devant le secrétariat. Il y avait un banc juste à côté. J'avais dix minutes devant moi, je me posais alors tout en étant sur mon portable. Deux secondes après, très rapide enchaînement vers la gauche quand je regardais la femme poser ses fesses sur le banc. Je n'y prêtais pas plus attention que cela. Puis je la regardais une deuxième fois. Elle attachait ses cheveux en queue de cheval. Je la regardais une troisième fois, pour qu'à la fin je me souvins de cette queue de cheval.


« - Hey mais toi, tu étais au stade l'autre jour. On a joués ensemble même ? Je ne me trompe pas ?



- Ah mais ouais, c'est toi le génie du stade tu veux dire ? Mais tu es en Staps toi, me répondît-elle ?



- bah oui, je suis dans l'équipe élite universitaire de football.


Elle se crispa. Elle fronça les sourcils et se leva. La jeune femme me fit maintenant face et leva l'index droit.


- Ne redis plus jamais ça !


J'ouvrais grand les yeux. Il était huit heures moins cinq. Le soleil se lever à peine de se lever et elle, cria fort dans les couloirs de la faculté.


- Hey calmes toi, je n'ai rien dit de mal ou manqué de respect. Que t'arrive-t-il ? Lui lançais-je.



- À cause de vous, les grands joueurs de football. A cause de vos gars qui se la racontent et les articles qu'on lit sur vous, nous les féminines, n'avons plus de place. Vous avez le monopole de la popularité. Tout est rivé sur vous.



- Euuh... je n'y suis plus rien moi. Je ne savais même pas qu'il y avait des féminines...!!



- QUUUOOOIIII ?!!!


Et voilà que la furie féminine re-cria. Je reculais ma tête pour ne pas recevoir son courroux. Je la connaissais à peine et je me faisais engueuler comme si on se connaissait depuis belle lurette. Avant que nous commencions nos cours, nous échangeâmes nos comptes Snapchat. Le réseau où l'on peut envoyer des photos avec un message. Bref, ce n'était pas le sujet. Voilà que j'apprenais quelque chose dans cette fac. Monsieur Hameche ne nous avait rien dit. A midi :


iMessage : Coach Hameche :
"Bonjour les gars, ce soir, après les cours : rdv à 19h30 dans la forêt à côté du synthétique. Tous en chaussures de course."



Je recevais cette notification pendant que je mangeais avec mes amis. On se regarda tous et nous soupirions car on savait ce qui nous attendait. Le préparateur physique allait nous préparer quelque chose de dur.
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Kamirai
Chapitre 6 : Le préparateur physique

Dix-neuf heures trente arriva vite. Toute l'équipe était réunie devant l'entrée de la forêt. On remarquait qu'on avait tous la même envie de rentrer chez nous. Plusieurs de mes coéquipiers avaient les mains dans les poches ou derrière la tête. Cette grosse envie de ne pas courir était réellement présente. Même moi, courir pour courir n'était pas mon passe-temps favori. Léo, le préparateur physique était arrivé après nous.


« - Hello les gars, j'espère que votre journée s'est bien passé. Parce que là, vous allez en chier !!!


Nous reculâmes d'un pas lorsqu'il prit paroles et s'approcha de nous se frottant les mains. Je ne savais pas que le préparateur pouvait avoir des frissons juste en pensant qu'on allait souffrir. Il s'approchait encore de nous. On reculait encore et encore. Puis il s'arrêta et sourit.


- Je rigole. Vous n'avez qu'une mission commune les garçons. Je vais lancer dix neufs ballons, très loin. Le dernier à revenir, donc sans ballon vu que vous êtes vingts, ne jouera pas dans deux semaines.
-

 HEEEEIIIIN !??!


Ce fut un "hein" collectif lorsqu'il donna la consigne, simple fut-elle.


- Gooooo ! »
On n'était pas prêts mais nous partions tous sur les chapeaux de roues. Le plus rapide de l'équipe fut Côme l'ailier droit. Les ballons n'étaient pas encore lancés. Puis on entendu des «BAM ». On levait la tête et voyait des missiles partirent au fin fond de la forêt dense. La nuit commençait à tomber. Ça allait être plus difficile de trouver les ballons. Je partis à la recherche d'un ballon qui passa au-dessus de ma tête. Quelle puissance de la part du préparateur. C'était un rugbyman ? Là n'était pas le problème car je voyais Suan, le deuxième gardien fondre sur ma proie. J'allais pas me faire dépasser par un gardien; sans manquer de respect. Il joua au coude à coude avec moi. Il ne se laissait pas faire.


« - Aller, dégages mon pote. »


Je lui foutais un bon coup d'épaule qui lui fit reculer et ralentir sa course. Je repartis de plus belle vers la balle. Je le voyais. J'y étais. Elias se battait le ballon d'une autre provenance contre Tyler, l'un des défenseurs centraux de l'équipe. Mon ami usa de feintes et de dribbles mais il flanchait. C'était un combat rude. Il savait comment l'avoir. Elias frappa le ballon vers l'entrée de la forêt.


« - Merci copain ! Le ballon est à moi. Cria le défenseur américain. »


Elias ricana lorsqu'il partit les deux pieds au sol. Il élança les bras vers l'avant, tout en mettant la tête vers le haut. Puis, il posa ses pointes et allongea les foulées. Le défenseur croyant gagner, vit le milieu de terrain lui passer devant. Il arracha le ballon et s'arrêta juste devant Léo.


« - Voilà le premier arrivant. Oh, qui vois-je, Ezekiel, puis Stan. Voici les trois premiers. »


Puis suivit mes amis, les deux derniers étaient Hayden et Lorenzo. Hayden arrivait au ralenti avec le ballon au pied. Le cuir lui collait les pattes. Il était exténué et à bout de force. Il était heureux de nous voir et surtout remarquer qu'il jouerait dimanche. Puis, il subit un gros coup venant de son flanc droit. Il jeta un petit coup d'œil, et remarqua que Lorenzo Bianci, l'attaquant pur et classe, venait de lui subtiliser le ballon. Il lui avait fait comprendre que physiquement, l'attaquant universitaire était présent et qu'il tenait sur ses jambes. Il avait même permis de passer sa jambe devant la conduite de balle de Hayden. Je voyais la rage de Lorenzo dans ses yeux et son visage définissait l'agressivité qu'il mettait dans chaque geste.


« -Hayden, rattrape le !!!!!!!! Cria son ami anglais Côme. »


Je criai alors pour monsieur Bianci, puis Elias fit de même. Puis tout le monde participa pour applaudir et supporter son préféré. Les deux étaient au coude à coude et Hayden rattrapait peu à peu Lorenzo. L'attaquant passa son bras devant son adversaire de cette soirée. Il protégea simplement la sphère pour ne pas qu'il passe devant lui. Il restait que quelques mètres pour arriver au bout du tunnel. Dans un élan d'ultime effort, Hayden racla malgré le sol qui n'était point un terrain de football. Lorenzo évita l'effort défensif d'un mini saut, accompagné du cuir. La victoire était pour l'attaquant. Hayden soufflait et essayait de reprendre son souffle. 


Monsieur Bianci, posa un pied sur le ballon, fier d'avoir gagné face à lui. Il leva un poing vers le ciel, restant silencieux. Il suait mais son pouls n'était point perturbé plus que ça. Nous autres étions tous morts. Quel duel nous avions assistés. Puis Hayden et Lorenzo se serrèrent la main. Ils sourirent et c'était bon enfant.


« - quel beau combat ! Il y en avait plusieurs dans la forêt. Mais celui là était l'un des meilleurs. Hayden, désolé mais tu finis donc dernier. T'inquiètes pas, ça ne jouera pas sur une quelconque convocation pour le prochain match...


Léo regarda toute l'équipe, exténué de l'effort en forêt. Il était vingt-et-une heure.


- ... je voulais voir jusqu'à où vous iriez pour revenir avec le ballon. Je voyais votre agressivité à la perte du ballon ou pour le gagner. Votre vision de jeu, et surtout votre physique et votre cardio. Il n'y a que Lorenzo qui n'est pas mort. C'est rare dans une équipe. Juste un seul joueur peut tenir parfaitement quatre-vingt-dix minutes tranquillement. Vas falloir travailler ça. C'était une bonne séance pour une première. »


Tout le monde rentra chez soi. On était tous exténués, pour rentrer chez nous, on prenait plus de temps. Nos pas étaient lourds. Puis surtout on faisait gaffe à ce qu'on ne se fasse pas suivre. On n'avait pas oublié de la dernière fois. Ça foutait les jetons, rien que d'y penser. Les jours avancèrent, rien de bien fameux à part un peu de foot par ci, foot par là. Comme tout étudiant qui se respectait, j'avais quand même des devoirs à faire. Un travail à fournir assez complexe mais que j'arrivais à suivre. Je finissais mon dimanche soir tranquillement chez moi. Nous n'avions pas match ce dimanche là. C'était repos. Il fallait attendre la semaine prochaine. Mon téléphone de mit a vibrer. J'étais sur le point de dormir et quelqu'un vint m'embêter. J'espérais que ce soit important.


iMessage : Léo préparateur physique
"bonsoirs les jeunes, n'hésitez pas a courir quand vous êtes au repos. Rien de méchant, mettez vous une limite. Si vous avez la force, faites un peu de musculation. Soyez au top !"



Quelle malchance. Je n'étais pas connu pour être un grand coureur et un grand athlète. Tout se passait dans mes pieds. Je n'y pensais pas et m'endormais quelques minutes après.




Lundi arriva. Nous étions en fin du mois de mars. Le journal de la fac allait bien sortir mais il manquait un seul article. Celui de l'équipe de football. Ils avaient décidé de mettre à l'honneur notre première place tout en voulant interviewer un ou deux joueurs. J'arrivais fatigué pour mes cours et je retombai encore sur la jeune fille. On ne s'était pas reparlé depuis.


« - Quel est ton prénom déjà, me lança-y-elle ?

- Ezekiel. Puis toi ?


- Anne. Enchantée.


- Ne fais pas genre, on s'est déjà rencontrés Anne.


- Oui mais je dis ce que je veux. T'es pas un mec pour rien toi.


- Tu parles... »



Elle partit s'asseoir au fond de l'amphithéâtre. Instinctivement je l'a suivis pour m'assoir avec elle. Elle ne broncha pas. On palabra un peu et Ayman et Elias arrivèrent. Ils firent connaissance de Anne. Tout se passa correctement. Les cours allaient commencer d'une minute à l'autre mais deux personnes très familier chez nous nous sautèrent dessus. Un micro et une caméra nous visaient.


« - Bonjour ! Voici les deux reporters Samy et Amy qui tient la caméra. Voilà nous sommes à la pêche aux informations car on veut savoir quel est votre secret, questionna Samy ?


- euh...quel secret, lança Ayman, pris de court et surtout impatient que les deux là partent.

- Le secret de la réussite des footballeurs au championnat régional universitaire pardi, relança Amy.



Je pris rapidement la parole, ayant vu qu'Ayman était un peu sans réponse.


- Le secret est l'entraide. Malgré les problèmes que l'on ai put avoir, on reste soudés et nous formons le meilleur football qui soit ensemble !


Anne me chuchota alors dans les oreilles.


- Ça fait un peu monde de bisournours.

- Chut, ils y croient, lui répondis je.


- Deuxième question : quel joueur de la région va finir avec le trophée du meilleur joueur, posa Samy ?


- Je suis entrain d'hésiter entre un autrichien, un martiniquais, un italien ou encore un français. Ah j'oubliais un allemand. Je n'en dirai pas plus, clama Elias, concentré sur le professeur qui entrait dans la pièce.


- Troisième et dernière question, pensez-vous finir premier ?


- OUI, crièrent Ayman, Elias et moi en chœur. »



Les cours commencèrent et ma journée s'était bien éveillée. Moi de même. Entre deux matières, j'usais de mon téléphone pour regarder l'heure et surtout pour regarder les résultats de foot ou les prochains matchs.


« - Hey les gars, ce soir en ligue des champions il y a Bayern Munchen contre Manchester City. Ça vous dit d'aller le voir au bar au All'Sport ?


Le All'Sport était un bar qui s'étendait sur trois étages, dont un qui faisait restaurant. Les grands matchs y étaient projetés. On y allait souvent avec les copains. Seuls Lorenzo, Elias et Imaé répondirent présents. Suffisant pour passer une bonne soirée.


- Vingt-et-une heure pile là-bas.

- Et tu ne m'invites pas, venant d'une voix féminine.



Je me retournais et vis Anne. Elle ne faisait que me suivre depuis ce matin. Si je n'étais pas venu à ses côtés dans l'amphithéâtre, elle ne m'aurait jamais suivie. Un petit lien venait de se construire entre elle et moi. Elle était maintenant devenue mon amie. Bien sûr, elle était invitée pour ce soir.




Lorsque l'heure arriva. Tout le monde était à l'heure. On s'était mis à notre aise. On en avait un peu marre d'être vêtu sportivement. Un jean et un polo me faisait largement l'affaire. Lorenzo, Imaé et Elias étaient du genre à être simple question vestimentaire. Pour ce qui était d'Anne. Elle était arrivée avec un jean bleu clair avec ourlets au niveau des chevilles. Elle portait des bottines noires, souvent portées par les femmes de nos jours. Pour le haut c'était une chemise blanche ouvert à moitié, laissant entrevoir un décolleté. Ce n'était pas provoquant. Elle avait les cheveux détachées et lisses, plongeant sur le long du visage, un visage doux et apaisée. Puis, elle avait aussi des lunettes, rondes, qui lui allaient très bien. C'était flatteur venant de moi car je lançais rarement des compliments aux femmes et je lui fis savoir. Deux pochettes rouges écarlates apparurent sur ses joues. Nous décimâmes à entrer dans le All'Sport au deuxième étage. Ce bar se trouvait en plein milieu de la grande ville, Rouen. 


La Seine traversait complètement la ville et sur les quais se trouvaient ce bâtiment appréciée de tous. Nous montâmes et allâmes s'assoir sur un canapé circulaire, faisant le tour d'une table, elle aussi ronde. La salle était bondée. Les multiples télés décoraient les murs où étaient accrochés des posters de grand sportifs. Les gens y étaient nombreux ce soir. Le match allait enfin commencer. C'était un quart de finale retour de Ligue des Champions. Le match attendu de la semaine.


« - Aller, le FC Bayern Munchen, j'attends avec impatience le match, dis-je enjoué !


- Tu penses que ton joueur favori va marquer mon cher, me questionna Elias, sourire aux lèvres ?

- Ton équipe va perdre, rajouta Imaé à Elias, dans la plus grande indiscrétion qui soit.


- Je ne t'ai pas parlé toi, répliqua Elias. »



Puis cela partit en débat sur les deux équipes. Anne sourit et Lorenzo se concentra sur la télévision qui nous faisait face. Le match commença et les gens trinquaient tous pour la rencontre. Je supportais mon équipe, accompagné d'une légère bière. Mes amis faisaient de même. Anne n'était pour aucune des deux équipes mais elle passait le trois quart du match à me regarder. Je n'y prêtais pas attention jusqu'à ce que cela devienne vraiment insistant. J'essayais de l'éviter et voir le match. Mon équipe en rouge dominait mais n'arrivait pas à marquer. Elias grimaçait à chaque occasion bavaroise, c'était comme ça que l'on appelé les joueurs du Bayern Munchen. Le latéral gauche en rouge - mon joueur préféré- lifta le ballon lors d'un centre et l'attaquant enfonça le gardien dans ses cages. 1-0 et c'était la trente-septième minute.


« - OOOOUAAAAAIIS !!!!!!! YEEEES ! »


Furent les mots des supporters bavarois dans la salle. Les verres se fracassèrent au sol ou entre elles. Les gens avaient des voix grave, perturbant. Mais on sautait tous pour la même chose, la même passion. Elias se mettait la tête dans les bras sur la table basse, se boudant sur son sort. Anne me sauta dans mes bras, elle voulait se laisser aller et c'était ce qu'elle venait de faire et cette fois-ci c'était à mon tour d'être dans l'embarras. Je la lâchai au plus vite et elle se remit à sa place.
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Chapitre 8 : Le derby




Le grand match tant attendu était arrivé. Nous avions préparé la rencontre sur deux semaines. Je n'avais même pas pu profiter un peu de mes frères. J'étais tout le temps fourré dehors à courir, ou à la salle de musculation. Léo nous avait poussé à s'inscrire. Toute l'équipe y était passé. Ça rajoutait de la cohésion dans le groupe. C'était un mal pour un bien. En deux semaines, nous avions tous gagné du cardio. Cardio était le terme au football qu'on donnait pour l'endurance. Quelqu'un qui ne lâchait pas l'affaire et qui avait la force de faire un match sans être mort à la fin. Le match se déroulait à Caen. Oui, au Stade Malherbe de Caen. La fédération Universitaire de football nous avait permis de jouer ce match là-bas. Le stade comptait deux milles supporters. 


Loin de remplir les tribunes mais c'était très bien pour nous. C'était le premier contre le deuxième. Nous, face au Caennais. Ces joueurs là aussi, sortaient de la faculté de leur ville. Le match avait lieu à dix-huit heures. On avait passé deux heures assis dans le bus pour le trajet. On avait tellement hâte de fouler la pelouse. Nous étions dans le tunnel, habillés et déjà dans le match. J'avais habitude de vider complètement ma tête pour y faire entrer le bruit de la foule, des crampons qui tapaient le parquet du souterrain menant aux vestiaires; et donc le terrain en herbe. Les consignes étaient données, le onze prêts à jouer. Puis l'arbitre central donna l'ordre d'avancer. Le bruit n'était pas si fort que cela à l'intérieur. Il fallait juste que je fasse dix mètres de plus, que je sorte, que je touche l'herbe fraîche - cause du vent qui venait nous refroidir - puis que je fasse le signe de croix regardant vers le ciel; pour voir un brouhaha assourdissant des gens venus nous voir. C'était impossible de voir Anne. Je cherchais quelques secondes avant que l'on vienne me tapoter à l'épaule. Les adversaires attendaient que je leur serre la main. 


Lorsque ce fut fait, je me positionnai alors juste au bout du rond central. Je sautillai sur place. Par delà, je regardais mes coéquipiers. Lorenzo était au coup d'envoi. Ayman faisait une accolade à Mathis. Imaé priait de son côté, fermant les yeux. Elias parlait avec Thomas et Stan. Leandro se faisait tout petit alors que Côme faisait un bruit pas possible car il était simplement heureux d'être là. Le corps arbitral se synchronisa et le match fut lancé. A peine que le sifflet retentit, les supporters caennais sortirent une énorme banderole. « Nous sommes le douzième homme ». On avait compris qu'on allait les entendre jusqu'à la fin du match. Une pression énorme mise dès le début. Parfaitement ce que je voulais, c'était ce genre de pression qui me mettait directement dans mon match. J'aimais que l'on me regarde, tout en les époustouflant. Avant que le ballon me soit arrivé dans mes pieds. 


Trois hommes me fixèrent dans le camp adverse : le gardien, le défenseur droit et l'ailier gauche. Ils me connaissaient et je les connaissais aussi. Le monde du football était réellement petit. Je les côtoyais depuis plusieurs années. Ils connaissaient tout de moi et vice versa. Le ballon était maintenant à moi. Je levai les yeux après avoir regardé le cuir et je voyais dix joueurs me foncer dessus. L'attaquant principal prit le premier crochet droit du match. C'était parti. J'étais dans une sorte de zone que simplement les meilleurs joueurs pouvaient y pénétrer. Nous étions que trois dans cette région à en faire partie. Un de mes opposants pouvait y entrer. Je souriais lorsque je le vis faire de même. Je lançais ma jambe gauche vers le ballon pour passer à mon ailier gauche qui était Côme. En une touche de balle il joua avec Leandro. Mais nous n'étions pas tranquille. 


Notre jeu de possession allait vite se terminer car lorsque la sphère arriva sur Thomas, un pied autre que les siens passa devant lui, puis une jambe, puis un buste et un corps tout entier. J'eus un déclic en moi. Mes yeux s'ouvrirent en grand de stupéfaction. C'était bien lui, qui était entré dans la zone, qui jouait comme moi, et qui était de ma trempe, même au-delà : Arthuro Ibisević. Quelques secondes après le coup d'envoi, c'est-à-dire à la cinquante-quatrième seconde du début de la rencontre, il y avait 1-0 pour les caennais. Ce joueur venait de dribbler Ayman d'une certaine facilité et venait de tromper Zack Werner d'une certaine facilité. Personne ne put l'empêcher de marquer. Il aurait pu refaire l'action dix fois, il l'aurait marqué dix fois. De la même manière. Ayman trembla, apeuré du talent de cet attaquant prodigieux. Il ne regarda aucun de nous lorsqu'il se replaça. Comme si nous n'étions rien. Ses coéquipiers n'avaient plus bouger depuis sa récupération, sachant ce qu'il allait se passer. Lorsqu'il passa près de moi, il leva la tête, l'air neutre. 


Je sentis une aura se dégager de lui. Il me montra son pouce pointé vers le haut, qu'il pointa par la suite vers le bas. Je grognait au fond de moi mais il ne fallait pas répondre. Je le connaissais, par cœur mais il avait encore progressé. Encore et une fois. « Quand allait-il s'arrêter ? » pensais-je. Pour moi, c'était indéniable, il avait un avenir dans le monde du football. Tout était facile pour lui.


« - Aller, on se bouge les gars, il reste quatre-vingt-neuf minutes. Et puis ce n'est qu'un but. C'est parti ! »


Le coach croyait en nous. Ce n'était qu'un match de championnat parmi tant d'autres et on savait qu'on allait se qualifier pour le championnat national. C'était les deux premiers qui passaient. Mais c'était tout de même mieux de prendre une victoire pour prouver notre supériorité dans la région. Le sifflet retentit une nouvelle fois. La balle cette fois-ci tourna dans notre équipe. 


Durant cette possession je me tournais vers le banc pour demander une consigne au coach. Je vis que l'un des trois remplaçants avait déjà disparu. Peut-être que monsieur Hameche lui avait demandé d'aller chercher quelque chose dans les vestiaire. Elias eut la balle et en une seule touche de balle, chercha Lorenzo dans une intervalle très précise. La balle passa entre le latéral gauche et le défenseur central gauche. La passe parfaite marcha parfaitement. Lorenzo à la réception il n'avait plus qu'à tirer. Quel joueur ce Lorenzo. Il savait où allait arriver la balle, ses déplacements étaient vifs et tranchants. Aucun défenseur n'était du genre à l'arrêter. 


Il arma son pied pour frapper. L'autre pied servait d'appui. Un équilibre parfait, il visait le poteau second.  Ni une ni deux, la balle finit dans les mains du gardien qui venait de plonger dans les pattes de mon ami. Anatol Frank, gardien U21 - moins de vingt-et-un ans de l'équipe nationale allemande venait de subtiliser le ballon. Lorenzo était désemparé. Aussi vite était très rare chez ce joueur mais le gardien avait anticipé la passe. Il jouait très haut surtout. On allait le voir rarement dans sa zone de six mètres. Lorenzo dévisagea le gardien Anatol. Lui, montra un visage sans émotion, et relança à la main sur le troisième joueur qui était au-dessus des autres. Joe White. Le latéral droit remonta le ballon sur son couloir. Il élimina Côme d'un grand pont. Le ballon passa à gauche de mon ami alors que Joe passait à la droite. Il récupéra le cuir après avoir passé le joueur. 


C'était à Leandro de défendre et Stan était venu l'épauler. Il voulait provoquer un pressing à deux car le danger était imminent. La foule criait et hurler le nom de Joe lorsqu'il touchait la balle. Chaque toucher était fait avec sagesse et classe. Le joueur à la peau mate donna un coup du pied gauche, puis du pied droit, ramenant la sphère vers la surface de réparation laissant derrière lui les deux joueurs de la fac de Rouen. De mon côté, j'essayais de garder mon joueur adversaire qui se trouvait milieu de terrain. J'exerçais un marquage hors norme mais j'essayais de garder les yeux sur le ballon dangereux. Joe White fit un centre au sol qui passa entre tous les joueurs. Arthuro n'a pas pu couper la trajectoire car Ayman venait de le bousculer, assez fort mais réglementaire pour ne pas provoquer un penalty.


« - Jouez, cria monsieur l'arbitre après les réclamations gestuelles de l'attaquant adverse. »


Imaé relança la balle loin et c'était Thomas qui était à la réception. Il contrôla le ballon de la poitrine. Il leva les yeux pour s'informer des potentiels joueurs pouvant l'embêter dans sa progression. Ses cheveux bruns accompagnés de ses mèches rebelles pouvaient l'empêcher de jouer mais il lui en fallait plus. Je courus à ses côtés pour l'aider. Il joua avec moi, puis je lui remis pour qu'à la fin il se retrouve devant le petit défenseur central droit. Il avait l'air costaud sur les appuis mais une balle au-dessus de lui et c'était terminé. Lorenzo fit un appel impossible à contrecarrer. Il n'était pas hors-jeu non plus. Cette fois-ci il put tirer alors il mit toute ses force. 


Encore une fois le gardien s'était approché, de très près et laissa peu de place pour l'italien de faire passer le ballon. Le cuir heurta le gardien et le ballon sortit en corner. Lorenzo pesta encore. Le gardien restait silencieux. Le corner allait être tiré par Thomas.
Hayden était entrain de rager sur lui-même. Il tenait une liasse de billets de cinquante. L'anglais n'avait pas de mal avec l'argent. Ses parents étaient de grands gens en Angleterre mais étaient venus s'installer en France car ils voulaient du nouveau. Le beau blondinet serrait cette liasse. 


Il ne voulait pas s'en débarrasser. Ce n'était pas la somme qui le dérangeait. C'était plutôt le pourquoi il le donnait. Il rageait contre quelqu'un, et il ne savait même pas qui était ce quelqu'un. Et il s'énervait tout seul. Il attendait une personne en particulier.
Anne se serrait les mains, trembler un peu. Elle avait un peu froid mais ce n'était pas cela qui la perturbait plus que ça. C'était surtout le ballon qui était dans le cap de son équipe universitaire. Pas dans les pieds de Ezekiel où Elias mais ceux de l'équipe adverse. Elle avait beau crier et supporter son petit joueur chéri mais rien n'y faisait. 


Elle se levait sans arrêt pour voir les déferlantes de frappes repoussées par le gardien Zack Werner. Il s'essoufflait vite mais se relevait aussitôt pour continuer le sale boulot. L'équipe rouennaise était sous terre et sous les vagues de sueurs. Je n'arrivais pas à faire face. Tout ce que j'entreprenais réussissais mais le soucis était le latéral droit qui venait souvent se centrer pour s'occuper de moi. J'avais trouver la faille, pour battre lui et le gardien. Elias, prit dans un élan de colère, criant de rage, arracha le ballon à l'opposant qui allait frapper. Il lui prit. Un adversaire proche arriva rapidement. Le pied droit de mon ami effleura le ballon et glissa entre les jambes du milieu de Caen.


« - OUAAAAAIIIIS ! LET'S GO !!!!! ROUEEEN !!! »


La contre-attaque lancée c'était du cinq contre trois. Joe White, Anatol le gardien et un autre défenseur nous faisait face à Elias, Thomas, Lorenzo,Stan et moi. Elias enchaîna par une roulette sur le défenseur adverse. Il venait de l'effleurer, tourner autour de l'opposant et le laisser sur place. Puis, arriva à fond Joe, Elias me la passa. Joe avait anticipé et c'était tout à son honneur. Malheureusement pour lui, j'usais de la même technique que le dernier match. Je laissais passer le ballon entre mes jambes. 


Le gardien anticipa comme prévu. C'était ce que Thomas avait prévu car lui aussi laissait passer le cuir entre ses jambes. Pour qui cette fois-ci. Stan ou l'attaquant vedette. C'était pour Lorenzo. Il était bien placé, pas hors-jeu. Il finit avec un plat du pied et le ballon entra. 1-1 au compteur. La foule en délire se leva et nous félicita. On était heureux et nous sautions sur notre attaquant vedette. Le coach se leva et applaudit de notre offensive. C'était réellement bien joué. C'était vrai que Thomas avait anticipé et bien lu le jeu du latéral droit et d'Anatol. 


Thomas avait bien progressé. Je ne lui manquais pas de lui dire. Il n'y avait vraiment plus de problème entre nous deux et même avec le reste de l'équipe. On se tapait dans les mains et on se re-positionnait. Le coach nous faisait des gestes et on comprenait. Les trois autres coaches notaient tous nos petits soucis tactiques ou physiques. Lorsque Arthuro vit le ballon dans ses filets. Son expression se remarqua. Première émotion venait de prendre forme sur son visage si fermé. Il ne me regarda pas mais plutôt le ballon au fond de son but. Ce qui allait se passer après ne risquait pas d'être beau pour nous par la suite. Heureusement, l'arbitre central siffla la mi-temps. Et tout se chamboula à ce moment précis. Je me souvins comme si c'était hier.


« -hey ! Hey hey, toi le petit défenseur !!


Hayden venait d'interpeller l'adversaire qui essayait de contrecarrer les plans de Lorenzo. Ce n'était pas facile à faire mais il se débrouillait. Alors que les deux équipes rentraient dans leurs vestiaires respectifs, ce dit défenseur se dirigea vers l'anglais.


- Bah, qu'est-ce que tu me veux ? T'es pas censé être dans ton vestiaire, se demanda le caennais ?


- Laisse-moi...laiss...laisse-moi t'expliquer. Je...


Hayden ne trouva pas les mots sur le moment. Ce qu'il allait dire était grave de sa part. Puis, ce n'était pas par hasard qu'il allait lui demander ça, à lui, ce caennais. Il sortit de son dos la liasse de billets de cinquante.


-... voila, tu dois blesser Lorenzo. Ordre d'un homme qui m'est inconnu. Il m'a dit qu'il savait que tu avais besoin d'une grosse somme car ta famille était dans le besoin. Vu que vous êtes étranger à la France. Tu pourrais te faire expulser avec. Voici cinq milles euros. Cash.


Le caennais ne réagit pas sur le moment. Il fixa les billets deux trois secondes. Puis son regard se jeta un peu partout pour se recentrer sur le regard d'Hayden hésitant.


- Et si tu n'arrives pas à le blesser, bah, ce dit-homme s'occupera de la mienne..! Blesse...blesse-le de n'importe quelle manière. Je ne veux pas qu'il voit que ce soit flagrant.


- C'est compris...mais...comment peut-il être au courant de...?


- Je ne sais pas. Prends l'argent et ne poses pas de question. Salut. »


Hayden rejoignit ses vestiaires et le caennais pareil. Ils n'avaient pas vu tous deux qu'Imaé sortait des toilettes et les avait entendus. Les bêtises commencèrent depuis cet instant.


Le match reprit de plus belle. La foule n'avait pas perdu sa voix et les deux équipes n'avaient pas perdus leurs motivations. Qui allait ramener la victoire chez elle ? Mais c'était bien parti pour que la Basse-Normandie montre sa supériorité à la région Normandie entière. Ce que l'on nous disait pas était que le match passait à la radio. Pour une première fois, que le football universitaire était retransmis quelque part c'était bien parti. Je tenais le ballon entre mes pieds, je venais de le choper a un milieu adverse mais lorsque je voulus la passer, ce fut un échec car on me bouscula violemment sur le côté, puis je tombais, Arthuro était arrivé vite. Je ne l'avais pas vu arriver. Une détermination émanait de son corps. 


Le ballon roula en plein centre du rectangle vert. Ce fut Lorenzo qui avait laissé sa place d'attaquant pour venir nous aider. Cinquante-huitième minute et on suait déjà. Il joua en une touche de balle sur le côté droit pour trouver Imae qui était monté en prenant le couloir. Lorsque notre attaquant lâcha le cuir, il se fit tacler par, l'étranger caennais. Un cri résonna dans le stade. C'était arrivé plus vite que prévu.
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Kamirai
Chapitre 9 : But !!


L'étranger caennais était chauve et musclé. Il était défenseur central dans l'équipe du Stade Malherbe de Caen Universitaire. Il est originaire du Maroc et sa famille est sur le point de se faire expulser par manque de moyen. L'argent et le travail étaient les seuls remèdes. Il donnera tout pour devenir footballeur professionnel. Et un instant, tous les jours sur le terrain ont eu l'impression qu'il avait brisé deux carrières : la sienne, Yanis Hamra et celle de Lorenzo Bianci. Le cri de douleur de mon ami retentissait dans le stade entier, même les supporters n'osaient pas plus chanter.


Le tacle agressif fut-il, avait même été entendu par les commentateurs, dans leurs cabines. Tout le monde avait les yeux rivés sur la victime et son assaillant. Yanis se releva de son action, il leva la tête vers le carton pointé dans sa direction. L'arbitre avait pris sa décision, qui ne plu point à tout le monde sur le rectangle vert. Le caennais s'approcha de Lorenzo et sa mine ainsi que ses yeux remplis de tristesse s'excusèrent. Il essayait de lui faire comprendre qu'il n'avait point eu le choix. Pourtant, le rouennais n'était pas une menace lors de la récupération de balle. Lorsque l'on repensait à l'action, Lorenzo était loin du but adverse et était de dos à la défense n'ayant pas proposée de pressing. Imaé prit de rage, fronçant les sourcils, était monté jusqu'à Yanis en l'attrapant par le col de son maillot.


« - Tu crois que tu vas t'en tirer si facilement ? Je t'ai vu avec Hayden tout à l'heure dans les couloirs ! »


Ce n'était pas audible et personne sur le terrain n'avait été capable d'entendre les paroles sûrement dures d'Imaé. Le martiniquais était plus fin que Yanis mais n'avait montré aucune peur lorsqu'il l'avait attrapé par le col, toujours tenu. La montagne de muscle avait une tête de plus que le jeune typé mais ne répondit point. Imaé n'ayant aucun retour de ce dernier, arma son point avant de se faire arrêter par l'ailier gauche de Caen. Il lui avait stopper le geste violent du martiniquais, s'en suivit d'un regard qui dévisagea mon ami en rogne. Il eut un silence ridicule entre eux, le grand autrichien ne lâcha pas prise avant que l'énervé tire un peu plus fort pour reprendre son poste en pestant dans son coin.


Arthuro ne disait toujours rien, il se tourna vers son partenaire. Ses yeux avaient parlé et le marocain alla se placer par la suite. Tous deux ne mangeaient pas de ce pain là, ils ne répondaient que par la football. Toute mon équipe alla protester auprès de l'arbitre, acculé par tous ses gestes peu inoffensifs autour de lui. Le carton jaune sortit était bien trop gentil pour ce geste peu contrôlé de la part de Yanis. Je regardais mon brassard de capitaine et je me devais en tout bon leader du groupe de les remettre à leur place et dans le match. Nous ne devions pas perdre et rester concentrés. Une équipe médicale pénétra la pelouse afin d'aller observer Lorenzo et sa blessure de plus près. On remarquait sur le visage de mon ami qu'il souffrait le martyr.


Ce n'était pas bon pour nous car la blessure proviendrait de la cheville droite de notre attaquant. Il était dans l'incapacité de tenir sur ses pattes. L'italien sortir du terrain sans l'ombre d'un bruit. Il ne lança aucun regard à notre égard. Connaissant Lorenzo, il avait assez les nerfs comme ça. À en regarder ses mains qui se serraient et desserraient à plusieurs reprises, sa seule émotion qu'on constatait, était la rage. Pas de la blessure car si ça ne tenait qu'à lui il continuerait de jouer mais de sortir du terrain. Puis son champ de vision fut moi. Je comprenais aussi la tristesse qui se dégageait de tout son être. C'était Aaron Smith qui fit son entrée pour le remplacer. Un américain assez grand et large d'épaules. Une coiffure bien faite, cheveux bruns courts. Il prit la pointe de l'attaque et montrait qu'il était déterminé à changer le cours du match. Le coach était confiant pour la suite des événements. Il connaissait le football et détenait les clés de la réussite d'un match. 


Il préféra rester silencieux. Mark notait tout ce qu'il se passait sur le terrain sur son gros calepin. Avoir des stat's ne faisaient pas de mal, ça permettait de refléter notre niveau et s'améliorer, en essayant de faire mieux. Noter le nombre de passes, de ballons touchés ou perdus, le nombre de frappe ou encore de duels gagnés.
Ça prenait une forte analyse et une adaptation à visualiser tous les compartiments du terrain. Il réussissait à le faire si aisément c'était honorable. Léo s'approcha de l'homme aux chiffres pour le prévenir d'une baisse de régime du côté de Côme. Il scrutait chaque joueur de leur respiration, de chaque duel si un bobo apparaissait ou pas. C'est autour de Charles de faire quelques pas vers monsieur Hameche et se baisser vers son oreille. Un potentiel changement en approche ? Pas le temps de m'occuper du staff, je guettais la mine de mes coéquipiers n'étant pas plus rassuré que cela. Je pris donc les choses en main en m'adressant à ces derniers.


« - Les gars ! Il y a 1-1, on n'est pas entrain de perdre don bouger vos culs ! On va arracher la victoire et venger Lorenzo dans les règles de l'art. On doit rester premiers et atteindre la NATIONALE ! »


Ce fut un crie de guerre et de ralliement de la part de tout le monde. Nous reprenons un peu de dignité et de vigueur. Aaron fut encore plus en confiance que lors de son entrée sur le terrain. Le grand brun n'avait pas la même efficacité de Lorenzo, il n'en était pas moins le meilleur dans le démarquage. Imaé resta concentré mais garda un œil sur l'étranger. Son regard se porta aussi sur Arthuro. Le match reprit depuis la faute du caennais. Lorenzo était assis dans les vestiaires à sa place. Il n'entendait que les gens en délire devants les actions qui pleuvaient à profusion et les sifflets de l'arbitre.


« - Si tu reprends avant deux semaines, tu seras de nouveau blessé. Mais plus peur que de mal, tu t'en tires bien.
- Deux semaines vous dites ? C'est bien trop long pour moi et je...Aiiie !! »


La jeune fille chargée de finir le bandage de monsieur Bianci mit en garde ce dernier qui préféra d'éviter les conseils de cette dernière. Lorenzo lâcha un râle de douleur avant de se taire. Rien n'allait changer et il attendait le retour de ses partenaires.


Anne criait de plus en plus fort dans les tribunes. Elle scandait mon prénom à chaque fois que le ballon entrait en contact avec mon pied fort qui fut le gauche. J'avais besoin d'un maximum de soutient et ces cris me rendaient plus heureux sur le tapis d'herbes. Mes amis m'encourageaient aussi et cela me poussait vers de l'avant. Je m'approchais à vive allure vers la surface de réparation adverse. Je venais d'éliminer les milieux défensifs. Un des défenseurs centraux monta dur moi et j'eus le temps d'effectuer ma passe à Stan qui m'avait suivi de très près. Son contrôle l'emmena directement face à Anatol. Yanis vint s'interposer entre sa cage et Stan. La course de mon coéquipier fut stopper net mais l'action poursuivit par la suite. Le talon droit vint taper le ballon qui se dirigea vers Elias. Mon ami arma sa frappe. A en voir sa position, le corps en équilibre et le pied d'appui proche du cuir, le tir allait être puissant. Lorsque le ballon partit en sens inverse en direction du but caennais. La sphère se dirigeait en lucarne. Le gardien allemand s'y attendait et il s'envola et s'allongea de tout son être afin de repousser le ballon le plus loin de ses filets. Ce dernier toucha le ballon comme on pouvait s'y attendre, du bout des doigts. Et c'était suffisant pour éviter à notre équipe de prendre l'avantage lors de cette rencontre. Le poteau droit résonna et le cuir repartit de plus belle du côté caennais.


« - TOUS EN DÉFENSE ! »


Hurla Ayman, voyant une vague d'adversaire monter sur lui et ses coéquipiers défensifs. Il fallait défendre en bloc. Ça ne passait loin et la victoire ne se jouait à rien. Joe remonta le ballon à une vitesse phénoménale. Il était au-dessus du lot avec Anatol et Arthuro. C'était fou à leur âge d'être aussi fort. Ce fut Thomas le premier rempart de notre équipe. Sa stature fit émaner de lui une preuve de stresse et de fatigue mais ce n'était pas pour autant qu'il allait baisser les bras. Il essaya tant bien que mal à récupérer le ballon mais il trouva cette quête impossible. Il avait beau jouer de son corps ou essayer de passer son pied devant celui du caennais, le ballon ne fut jamais touché par mon camarade. La protection de Joe fut parfaite. Un geste technique de plus pour notre assaillant et Thomas fut éliminé. Sur le couloir à tribord, Joe frappa de toutes ses forces pour envoyer le ballon à l'opposé du terrain.
La sphère monta très haut dans le ciel, attirant les regards de la foule, avant de redescendre et se loger sur la poitrine d'Arthuro. Imaé qui devait le marquer n'avait pas pu suivre l'appel tranchant de l'autrichien. 


Le ballon toujours en apesanteur, Arthuro attendit que ce dernier arrive au niveau de son pied droit et tira de l'extérieur. La sphère fusa en prenant une trajectoire en arc de cercle qui loba notre gardien de peu. La ballon alla se loger dans nos cages, tout en s'arrêtant lentement. Le public en délire salua comme il se devait la prestation et la performance de l'attaquant caennais. Nous perdions 2-1 sur un magnifique but de mon opposé. Arthuro célébra avec ses amis et me lança un regard qui en disait long. Je fus crispé devant son efficacité et sa détermination sans pareille. Il était rentré dans la zone et il en restait autant de temps qu'il le voulait. Moi, personnellement je ne pouvais pas en rester plus de dix minutes.


Il me surpassait et de loin. Il avait Joe et Anatol pour l'épauler. C'était un trio de choc. Leur équipe était stable et compacte. Je n'arrivais plus à bouger d'un poil. Mon corps refusa de m'obéir durant quelques secondes, pris de peur devant la puissance de Caen. Devant ce potentiel et ce talent énormes, je devais m'agenouiller. Et avouer ma défaite. Il restait quand même un quart d'heure de jeu et on pouvait au moins concéder le nul. Le jeu repris et ce fut un duel entre les deux parties axiales des deux équipes . Arthuro voulut enfoncer le clou et sortir de sa zone pour venir chiper le cuir au milieu du terrain. Je vins à la rencontre de ce dernier. Stan me fit la passe et l'autrichien se plaça face à moi.. C'était le duel qui offrait la victoire inéluctable de Caen ou du match nul de Rouen. J'utilisais ma feinte de corps droite pour partir à gauche avec un crochet. 


Celle-ci passait souvent en temps normal mais un adversaire tel que lui, pour le passer il fallait se lever tôt. A ce moment là, Aaron fit un appel que lui seul en avait le secret. Je le vis qu'aucun coin de l'œil. Je me préparais à lui envoyer la sphère pour effectuer une passe parfaite, vue à l'entraînement. Arthuro étant toujours dans la zone que peut connaisse, ne s'avoua pas vaincu et contra ma passe. Le ballon retourna dans mes pieds par chance. Alors qu'il avait mis tout son poids dans le contre de ma passe, j'en profitais pour jeter mes dernières forces dans la bataille en poussant mon sujet de l'autre côté pour délivrer une passe à Aaron, démarqué. Je venais d'éliminer Arthuro. Le stade entier fut ébahi par ce tour de passe-passe. Mon opposé s'arrêta, ne voulant plus me poursuivre. Il fut touché dans son estime. L'autrichien n'était pas du genre à se laissait faire n'y même abandonné un duel mais je lui avais procuré une humiliation selon lui. Il rageait et cela se voyait en guettant ses dents grincer.


La passe arriva à destination. Ce fut une passe téléguidée, et le contrôle de notre attaquant fut réussi. Pour recoller au score il ne fallait plus qu'à faire tomber Anatol. Ce dernier avait une énième fois anticiper la passe et tout de même Aaron compris comment marquer et contrecarrer les plus du gardien international allemand. Notre joueur de pointe fit un piqué sur Anatol. Un geste qui demande grâce et précision. Ce fut un succès lorsque Anatol plongea au sol dans les pieds d'Aaron sans le ballon. Le cuir finit son déboulé dans le but. Toute l'équipe fonça au poteau de corner pour aller célébrer avec le héros de ce jour. 


L'attaquant dansa afin de finir dans nos bras. L'arbitre siffla la fin du match quelques secondes après. En se regardant, on se disait que nous étions soulagés d'arracher le nul à l'extérieur contre la meilleure équipe de la Normandie. Ils nous étaient tout de même plus impressionnant que nous. Il restait deux matchs à jouer et nous nous confronterions contre des bas de tableau. Cela nous facilitait la tâche. Je restais perplexe devant le niveau d'Arthuro qui me venait me serrer la main.


« - C'était la dernière fois que tu me passes. Tu sais, nous ne sommes plus au collège, et je te suis supérieur. Tu ne peux plus gagner face à moi. Ce n'était qu'un coup de chance.


- Parle pour toi, si ton coéquipier n'avait pas blessé Lorenzo, on aurait marqué plus de buts. Tu vois ce mec ? C'est le meilleur attaquant de France. Je ne mâche pas mes mots.


Il sourit dans ses moustaches avant de reprendre.


- Je le considérerai le meilleur attaquant quand il soulèvera le titre national en ayant marqué en finale. Vous avez du chemin avant. Aller, on se revoit en Nationale. À dans trois mois. 
Kamirai
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Sam 20 Fév - 22:29
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